Ni la canicule, ni la soif, ni la faim n'ont empêché les citoyens des deux villes poumons de la wilaya de Naâma (Mécheria et Aïn-Séfra) de sortir dans les rues en ce premier vendredi de Ramadhan et le 12e vendredi de protestation. Outre la marche coutumière et les slogans hostiles au pouvoir, notamment à l'endroit du patron de l'armée, le général-major Gaïd Salah, qui est pris pour cible dans ces slogans, emblème national et pancartes brandies, les citoyens scandaient «Tnahaou gaâ» (dégagez tous). A chaque manif, un nouveau tifo géant est présenté au public. Ce vendredi donc, un nouveau tifo géant a été présenté au public, à l'exemple de celui de la semaine écoulée, portant comme slogan «La justice du Hirak», à l'exemple de celui de la semaine écoulée, axé également sur le thème de la justice, «accusés-victimes», une justice traitant les doléances des plaignants, qui de la marginalisation, de l'injustice, de la hogra et bien d'autres sujets inspirés du Hirak. A Aïn-Séfra, comme à Mécheria, même son de cloche, juste après la prière du vendredi, les marées humaines, qui se sont donné rendez-vous dans les places publiques, ont subitement déferlé sur les principales artères des deux villes, scandant ainsi leur refus du système, leur refus des propositions de Gaïd Salah et le refus de la présidentielle sous la responsabilité de Abdelkader Bensalah et Bedoui, ainsi que le refus de cette période que dirigent les anciens du régime, accusés de fraudes. « Notre volonté, disent-ils, c'est aller vers la deuxième république, vers une démocratie, vers des élections libres dans la transparence, la liberté d'expression », scandaient les manifestants. B. Henine