L'habituel décor de la foule envahissant le centre-ville à n'en plus voir ses propres pieds, est planté.Les carrés semblaient mieux organisés. Nouveau vendredi, nouveau message. La marée humaine qui a déferlé, hier, pour un 9e vendredi consécutif sur la ville de Tizi Ouzou a, encore une fois, réaffirmé que seul le départ de tout le système peut calmer le peuple qui ne jure désormais que par une véritable transition qui conduira à l'instauration d'un Etat de droit. Comme à l'accoutumée, à 12h l'entrée de l'université Mouloud-Mammeri était déjà noire de monde. Des femmes et des hommes de tous âges étaient rassemblés par groupes, reprenant en chœur des chants par-ci et scandant des slogans par-là."Klitou lebled ya seraqin", "Barakat barakat min nidham el issabat", "Système rayeh rayeh eddi, mâak Gaïd Salah", "Echâab yourid tetnehaw gaâ", scandait-on sur place. L'habituel décor de la foule envahissant le centre-ville à n'en plus voir ses propres pieds, estplanté. Les carrés semblaient mieux organisés. Dans l'un de ces carrés qui a démarré de l'université, on voit en tête Saïd Sadi, Mouloud Lounaouci, Arab Aknine, Hend Sadi… figures emblématiques d'Avril 80, cet épisode historique que tout le monde reconnaît qu'il est pour beaucoup dans le mouvement actuel qui touche tout le pays. Au centre-ville, la foule est de plus en plus dense. Comme d'habitude, il devient difficile d'avancer vers la place de L'Olivier via les trémies du centre-ville mais pas impossible comme les vendredis précédents. Sur une large banderole déployée en première ligne du carré des avocats, on pouvait lire : "Pour une réelle transition démocratique". De nombreux messages sont également délivrés dans les autres carrés. "Nous ne voulons rien d'autre que votre départ", "Le peuple exige le départ de tous les voleurs à tous les niveaux", "On ne veut ni Bensalah ni Gaïd Salah", "Nous ne sommes pas dans un match de foot. Non aux prolongations", "Dégagez tous et prenez avec vous votre Constitution. Il n'y a pas de constitution supérieure à la volonté du peuple", "Ya l Gaïd, la patrie est un amour réel, pas une idée, mais un fait", "Notre revendication est le départ de toutes les têtes du malheur", "FLN, RND dégagez", "Un pays d'un million et demi de martyrs gouverné par des Marocains", "Nul ne peut arrêter un peuple sur le chemin de son destin", pouvait-on lire, entre autres. Ce n'est qu'à 17h passées que l'impressionnante foule a commencé à se disperser dans le calme.