La population d'El Tarf est déterminée et mobilisée, mieux qu'auparavant, pour faire aboutir, coûte que coûte, l'ensemble des revendications légitimes du peuple. Pour cette 12e marche du Hirak, le nombre des citoyens présents était plus important que la dernière fois. Sous un soleil de plomb et une chaleur caniculaire, des processions de citoyens, de tous les âges, ont sillonné les artères principales de la ville en scandant des mots d'ordre et des slogans, de plus en plus hostiles au système en place dont entre autres : « Bedoui dégage, Bensalah dégage », « nous exigeons le départ de toute la bande », « un Etat de droit et une justice indépendante », « Système dégage », « Nous voulons construire un Etat fort avec de vraies institutions », « FLN dégage, RND dégage », etc. Mais ce qui a retenu le plus l'attention des observateurs locaux est le refus, sans appel, par les citoyens, de l'organisation de l'élection présidentielle du 4 juillet prochain. Tous scandaient à tue-tête : «Nous ne voulons pas des élections des voleurs.» Un message très clair adressé à l'encontre de la feuille de route, mise en œuvre par l'état-major de l'armée. Il est important de noter que les jeunes de la ville d'El Tarf ont confectionné un emblème national d'une longueur de 100 mètres. Par ailleurs, des activistes ont indiqué avec rage et force qu'il est important d'engager une vraie réflexion sur l'avenir du Hirak à la lumière des derniers développements survenus sur la scène nationale et les velléités de certaines personnes travaillant pour des cercles occultes de le faire avorter durant ce mois de jeûne. « Nous ne voulons pas sortir d'une démocratie factice pour entrer dans une autre plus rude et cruelle. Le combat continue», ont-ils soutenu. Daoud Allam