Le procès de Ali Haddad a été fixé au 20 mai prochain, a-t-on appris hier auprès de son avocat. L'ancien patron du FCE, qui comparaîtra devant le tribunal de Bir-Mourad-Raïs, est poursuivi pour «faux et usage de faux». Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Le 31 mars dernier, il avait été interpellé au niveau du poste frontalier d'Oum Tboul (El-Tarf) alors qu'il tentait de se rendre en Tunisie. Il ne semble pas que Haddad faisait à ce moment l'objet d'une interdiction de sortie du territoire national (ISTN) puisque les faits pour lesquels il est poursuivi ne le mentionnent pas. Il est, par contre, certain que la tentative de quitter le territoire national soit intervenue quelques heures avant l'émission de cette ISTN à une douzaine d'hommes d'affaires, tous proches du clan Bouteflika, et constituant cette oligarchie soupçonnée de s'être enrichie illicitement et sur la base des liens qu'elle entretenait avec la famille présidentielle. C'est pour de toutes autres raisons que le concerné est cependant poursuivi. Le «faux et usage de faux» concerne la somme d'argent trouvée en sa possession au moment où il tentait de passer les frontières, mais aussi les deux passeports qu'il transportait avec lui. Au juge d'instruction qui l'interrogeait, l'ex-patron du FCE a fait savoir que le second document de voyage lui avait été octroyé en bonne et due forme et avec l'accord du ministère de l'Intérieur. Ali Haddad précisait alors qu'en tant qu'homme d'affaires voyageant très fréquemment, il avait introduit une demande d'obtention d'un second passeport et que cette dernière avait reçu un avis favorable. Les arguments qu'il fournit ne lui sont d'aucun secours, le magistrat qui l'auditionne décide de le placer sous mandat de dépôt et de l'incarcérer à la prison d'El-Harrach. Son arrestation n'avait été rendue publique par aucune source officielle, doit-on le rappeler, et la suite des évènements le concernant non plus. Des sources sûres affirment, pourtant, qu'une nouvelle enquête menée par des éléments des services de sécurité a été déclenchée au moment où il entamait sa première semaine en prison. Elle concerne son patrimoine immobilier, dit-on, et des perquisitions ont même été menées à son domicile principal. Le «faux et usage de faux» pour lequel est poursuivi Haddad apparaît de ce fait comme étant l'une des premières affaires pour lesquelles il comparaîtra donc le 20 mai prochain. A. C.