Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a fait état, jeudi 9 mai 2019 à Alger, du lancement prochainement d'un «large débat» réunissant l'ensemble des partenaires et les différentes parties concernées pour une concertation sur une série de propositions relatives aux équilibres financiers et au renouvellement de la gestion de la Caisse nationale des retraites (CNR). Présidant une rencontre des directeurs des agences de wilayas de la CNR, le ministre a indiqué que son département «a ouvert, récemment, des ateliers de réflexion pour l'élaboration de propositions et de solutions liées, notamment, aux équilibres financiers, à la rationalisation des dépenses et au renouvellement de la gestion de la CNR, afin d'introduire des réformes et améliorer ce système». Ces propositions «font l'objet d'évaluation et d'enrichissement par les spécialistes et les experts du secteur» et «feront prochainement l'objet d'un large débat regroupant tous les partenaires économiques et sociaux ainsi que les différentes parties concernées sans exclusion dans le cadre de la concertation et du dialogue», a-t-il déclaré. Le système national des retraites «fait face, depuis des années, à des difficultés financières dues à plusieurs facteurs objectifs et autres structurels, à l'instar de la faible croissance des revenus de cotisations, particulièrement durant la période allant de 2015 à 2018, de l'augmentation constante des dépenses avec un taux de croissance annuel estimé à 18% entre 2010 et 2018, en raison de la revalorisation annuelle des avantages de retraite, qui a fait augmenter la moyenne des pensions de 80% durant la période 2010-2018, l'augmentation des salaires à partir de 2012 et le départ massif à la retraite anticipée», a-t-il souligné. «Pour préserver la pérennité du système de retraite, les pouvoirs publics se sont engagés à garantir le versement des pensions de retraite quelles que soient les conditions, en dépit des difficultés financières ayant touché le Trésor public ces dernières années», a rappelé le ministre, affirmant que l'Etat «n'abandonnera jamais ses retraités». Traitement automatisé des fichiers ? Le ministre a mis en avant, à ce propos, l'attachement de l'Etat à accompagner la CNR à travers une série de mesures, notamment l'affectation de 500 milliards de DA du budget de l'Etat à la couverture des pensions de retraite au titre de l'exercice 2018, un crédit à long terme accordé par le Fonds national d'investissement (FNI) au titre de l'exercice 2019, ainsi que l'introduction d'une taxe douanière de l'ordre 1%, au titre de contribution de solidarité, applicable aux opérations d'importation de produits destinés à la consommation en Algérie. Estimant que «l'efficacité de ce système et l'accomplissement de ses missions passe essentiellement par l'amélioration permanente de son fonctionnement, et ce, à travers le développement constant des moyens et modalités de sa gestion», le ministre a instruit le directeur général de la CNR de veiller à la rigueur dans la gestion, à la rationalisation des dépenses et à l'utilisation rationnelle et efficace des ressources humaines et matérielles disponibles, outre la mise en place de nouveaux mécanismes pour le renforcement du système de contrôle interne de la gestion administrative, financière et comptable. Le ministre a exhorté en outre les responsables de la CNR à «consolider l'introduction de l'informatique et du traitement automatisé des fichiers, à développer l'interface consacré à la retraite et les prestations à distance. Il a appelé, également, à l'examen des possibilités de recours aux différentes expériences et compétences scientifiques en vue d'atteindre les objectifs escomptés», réitérant, à ce propos, «son attachement à l'amélioration du service public, à la simplification des procédures et la promotion de l'accueil et de l'écoute des retraités». Pour sa part, le directeur général de la CNR a indiqué que «le nombre des retraités a atteint, à fin avril 2019, les 3,2 millions contre 2,6 millions fin 2014», précisant que les dépenses annuelles de la CNR en la matière «sont passées de 803 milliards de DA en 2014 à 1,282 milliard de DA fin 2018». Le ministre n'a donné aucune précision sur le calendrier du large débat avec les partenaires sociaux sur la situation financière désastreuse que subit de plein fouet la CNR depuis 2014. LSR