Le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire a officiellement validé la dernière session extraordinaire du comité central du Front de libération nationale de fin avril dernier et, donc, l'élection de Mohamed Djemaï comme nouveau secrétaire général du parti. Cette célérité dans le changement de la direction, pilotée d'en haut, n'est pas due au hasard. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Elle atteste de la volonté de la nouvelle force à la tête du pays de s'appuyer sur l'ex-parti unique, entre autres, pour appliquer sa feuille de route, avec des échéances à court terme, à savoir l'élection présidentielle à laquelle l'armée tient fermement. Parti majoritaire certes, le FLN reste pourtant l'une des premières « victimes » du big bang politique, la grande révolution populaire en cours depuis le 22 février et qui a complètement bouleversé les structures traditionnelles du pouvoir. Complètement domestiqué par Abdelaziz Bouteflika depuis le fameux 8ème congrès bis de 2005, le FLN finira par ériger l'allégeance à l'ex -patron d'El-Mouradia en véritable ligne de conduite, un réflexe enraciné dans la « culture collective » interne, communément partagée depuis. Au lendemain de la présidentielle du 8 avril 2004, en effet, « les redresseurs », menés à l'époque par l'ancien chef de gouvernement Abdelaziz Belkhadem, ont effectivement lancé une grande opération de purge contre tous les cadres et militants proches de Ali Benflis et lors du « 8e congrès bis », l'allégeance à Abdelaziz Bouteflika sera même instituée officiellement dans les statuts du parti ! « Le président de la République est le président du parti » est-il expressément précisé dans les statuts et cet article est, bien sûr, toujours en vigueur. Un article reconduit par les 9e et 10e congrès sur injonction de Bouteflika. Durant une quinzaine d'années, le FLN était donc devenu l'instrument politique essentiel et le symbole du régime Bouteflika. Un peu comme lors des événements d'Octobre 1988, le FLN s'est retrouvé, avec le RND, comme l'une des cibles privilégiées des manifestations populaires depuis le 22 février. Pourra-t-il se « relever » de sitôt et ressusciter des décombres du régime Bouteflika pour pouvoir prétendre jouer le rôle que lui assignent les nouveaux décideurs ? K. A.