La semaine a été moins pénible. Ceux qui, dès le début, font feu de tous bois pour promettre l'essoufflement du mouvement populaire ont encore perdu, ils auront décidément toujours tout faux. Ils avaient « promis » que le Ramadhan allait venir à bout de la mobilisation et que le premier vendredi de jeûne allait en donner les premiers prémices, avant l'effritement, présomptueusement annoncé. Il n'en a été rien. Non seulement le mouvement ne s'est pas essoufflé, il a aussi raffermi des liens, généré d'autres idées de rapprochement et inspiré de nouveaux mots d'ordre. Il faudra repasser. La semaine a été moins pénible. Le rassemblement de « soutien à l'armée » a été un flop royal et on a très vite compris pourquoi. Il suffisait d'entendre les mots d'ordre scandés devant la Grande-Poste par les quelques… dizaines de « manifestants » pour se rendre compte de l'impossibilité des initiateurs à trouver des Algériens à rallier à leur « cause » : tout simplement le contraire de ce que disent les millions qui sortent tous les vendredis et les autres jours. En dépit du rachitisme de la mobilisation, il faut quand même reconnaître aux… clients, leur courage. Enfin, si en l'occurrence, c'est vraiment de courage qu'il s'agit. La semaine a été pénible. Empêtré dans ses implications-compromissions avec Saïd Bouteflika quand il entreprenait ses ultimes manœuvres pour sauver la peau du régime, Makri a cru pouvoir s'en sortir à bon compte en sortant la diversion fatale : l'immonde provocation à l'endroit de la Kabylie et des Kabyles. En l'occurrence, la région en a vu d'autres, dans des conditions autrement plus dures. Bien sûr, le petit chef des frères musulmans en a pris pour son grade et son vil propos. Un bonheur n'arrivant jamais seul, il n'a fait lâcher la proie pour l'ombre à personne. La semaine a été plus ou moins pénible. Sur les réseaux sociaux, apparaissent de plus en plus quelques différences d'appréciation quant à l'opération « mani pulite ». Il a été question d'opacité dans les interpellations, d'imprécision des chefs d'inculpation, de l'ordre d'importance des affaires traitées, de l'indépendance de la justice, de la légitimité de ceux qui mènent l'opération et plein d'autres choses qui méritent qu'on se pose des questions, voire s'en inquiéter. Mais ceux qui applaudissent sans état d'âme ne manquent pas d'arguments, dont le plus imparable se décline ainsi : c'est quand même une victoire, sinon un bonheur de voir tout ce beau monde devant les tribunaux et déjà en prison pour certains. La semaine été pénible. Est-ce qu'il y aura… une finale de Coupe d'Algérie de foot ? Les passionnés, particulièrement les supporters des deux clubs qualifiés, s'impatientent. En haut lieu, on tergiverse, dans un véritable dilemme. Il faut bien que Bensalah ou Bedoui aille au stade remettre le trophée du vainqueur et dans les conditions actuelles, ça prend des allures de vrai défi. Pour la petite histoire et pour le symbole, l'un et l'autre sont des… B ! S. L.