Nouveaux développements dans le processus de destitution du président de l'Assemblée populaire nationale (APN) avec l'envahissement de son bureau par des députés de l'ex-parti unique. M. Kebci - Alger (Le Soir) - C'était hier mercredi peu avant la mi-journée, quand des députés du FLN se sont introduits de force dans le bureau de Moad Bouchareb, sis au cinquième étage de l'hémicycle parlementaire dans un épisode rappelant celui vécu par Saïd Bouhadja, celui à qui il a succédé en octobre dernier. A l'intérieur, les députés contestataires et Bouchareb ont eu à échanger dans un climat tendu des propos peu amènes. Les premiers réitérant au second leur exigence de son départ sur la base d'une résolution de la nouvelle direction nationale du parti avant qu'elle ne soit celle du groupe parlementaire. Doléance à laquelle le député de Sétif ne donne pas l'impression d'être sensible. Et la vidéo relatant ces palabres a vite fait le tour des réseaux sociaux. Et le nouveau chef du groupe parlementaire du FLN dément toute confrontation entre les députés du parti et le président de la Chambre basse du Parlement, estimant que ce qui s'est produit constitue une «réhabilitation» de ces parlementaires après le refus qui leur était signifié de rejoindre la salle des réunions du bureau de l'Assemblée. Pour Khaled Bouriah, Bouchareb a dépassé toutes les limites en refusant l'accès aux députés du FLN, les empêchant ainsi d'émettre leurs avis quant à la nécessité pour lui de quitter son poste le plus vite possible en réponse à l'exigence du mouvement populaire. Et d'accuser le président de l'Assemblée de n'avoir pas informé ses adjoints issus du FLN, essayant même de changer l'horaire du conclave. Bouriah affirme également que Bouchareb explique son refus d'obtempérer à la décision de son éviction du perchoir de l'Assemblée par «l'absence jusqu'ici d'un ordre d'en haut». Cette attitude des députés du FLN vient en droite ligne de la résolution prise la veille de suspendre «toutes les activités de ses structures» au niveau de APN, et ce, jusqu'au «retrait» de son président, Moad Bouchareb, de son poste. «Etant donné l'entêtement du président de l'APN en passant outre les instructions de la direction du parti, il a été convenu de suspendre toutes les activités des structures relevant du groupe parlementaire du FLN à l'APN, et ce, jusqu'à ce qu'il se retire de son poste», pouvons-nous lire dans un communiqué rendu public au terme de la réunion des membres de bureau du groupe parlementaire du FLN avec les vice-présidents, les présidents des commissions permanentes et leurs vice-présidents et les décideurs, présidée par Khaled Bouriah, président du groupe, et consacrée à l'examen des derniers développements ayant suivi le communiqué rendu public lundi par le groupe parlementaire dans lequel le président de l'APN avait été appelé à l'impératif de se retirer et d'aller dans le sens de ce que revendique le Hirak, en application des décisions et orientations de la direction politique du parti. Ce groupe parlementaire avait précisé lundi dans un communiqué que ladite décision intervenait pour «préserver la stabilité et la cohésion, dans le respect des statuts et du règlement intérieur du parti, notamment les articles 11 des statuts du parti et 10 du règlement intérieur, lesquels font obligation aux élus de respecter la direction du parti et de se conformer à ses orientations». Il faut rappeler que le nouveau secrétaire général du FLN avait adressé, lors d'une réunion avec les députés du parti, un appel «fraternel» à l'actuel président de la Chambre basse du Parlement dans lequel il lui demande de «faire prévaloir l'intérêt suprême du pays et de l'Etat sur tout autre intérêt personnel et de s'engager avec courage à mettre en œuvre les revendications du peuple algérien qui demande le changement du président de l'APN et le reste des symboles du régime». M. K.