Hier, des députés du FLN ont tenté d'envahir le bureau du président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mouad Bouchareb, qui tarde à se retirer "de son gré" de son poste, comme le lui demande le groupe parlementaire du FLN mais aussi la direction de ce parti. Ces députés ont empêché Mouad Bouchareb de présider une réunion du bureau de l'APN. Leur action a créé la confusion et entraîné des altercations devant le bureau du président de l'Assemblée. Le groupe parlementaire du parti du FLN avait appelé, lundi, Mouad Bouchareb à se retirer "de son gré" de la présidence de l'Assemblée, "en réponse à la revendication populaire et en application des orientations de la direction politique du parti". Mardi, le groupe parlementaire du parti du FLN a convenu de suspendre "toutes les activités de ses structures" au niveau de l'Assemblée et ce jusqu'au "retrait" de son président, Mouad Bouchareb, de son poste. "Etant donné l'entêtement du président de l'APN en passant outre les instructions de la direction du parti, il a été convenu de suspendre toutes les activités des structures relevant du groupe parlementaire du FLN à l'APN, et ce jusqu'à ce qu'il se retire de son poste", lit-on dans un communiqué du groupe parlementaire du FLN qui a estimé que cette revendication intervient pour "préserver la stabilité et la cohésion, dans le respect des statuts et du règlement intérieur du parti, notamment les articles 11 des statuts du parti et 10 du règlement intérieur, lesquels font obligation aux élus de respecter la direction du parti et de se conformer à ses orientations". La démarche du groupe parlementaire du FLN est intervenue également suite à la réunion des vice-présidents de l'APN et des président des commissions permanentes avec le président de l'Assemblée, tenue le 8 mai, et à la réunion du groupe parlementaire du FLN sous la présidence de son Secrétaire général, Mohamed Djemai, qui a appelé explicitement le président de l'APN à répondre aux revendications du Hirak et à démissionner de la présidence de l'Assemblée. Le SG du FLN avait adressé un appel fraternel à l'actuel président de la chambre basse du Parlement dans lequel il lui demande de "faire prévaloir l'intérêt suprême du pays et de l'Etat sur tout autre intérêt personnel et de s'engager avec courage à mettre en œuvre les revendications du peuple algérien qui demande le changement du président de l'APN et le reste des symboles du régime". Le SG du FLN a également appelé les députés du parti à "assumer leurs responsabilités et à remettre l'institution législative sur les rails en réactivant son rôle au service du peuple algérien", ajoutant que le parti, représentant la majorité, "doit œuvrer à donner un nouvel élan à la légitimité de l'APN en vue d'accomplir ses missions". Cette nouvelle crise dans le FLN, dans une situation politique très complexe, vient après l'opération d'il y a quelques mois qui a poussé vers la sortie Said Bouhadja, le prédécesseur de Mouad Bouchareb, au poste de président de l'APN. Les péripéties de cet épisode rocambolesque et surmédiatisé de la vie du FLN sont encore dans les mémoires. A ce propos, on comprend pourquoi le SG du FLN, Mohamed Djemaï, a exhorté Mouad Bouchareb à se retirer de son poste de façon "civilisé", soulignant que sa démission serait "une position historique" portée en sa faveur. Par ailleurs, dans un communiqué signé par le Secrétaire général du parti, Mohamed Djemaï, le parti du FLN a réitéré, lundi, « son plein soutien à la position nationale et souveraine de l'Armée nationale populaire dans le traitement de la crise politique que traverse le pays et salue la détermination du Commandement de l'armée, sa sagesse, sa clairvoyance et son engagement à accompagner et répondre aux revendications légitimes du peuple dans la paix et la sérénité". Le parti avait affirmé que les solutions susceptibles de trouver des issues sûres à la crise "sont celles puisées de la Constitution et inspirées de l'interprétation de certaines de ses dispositions, étant capables de répondre aux revendications légitimes du peuple et de sortir de la situation que traverse le pays dans des conditions adéquates". Pour le FLN, les propositions conjoncturelles et les initiatives creuses qui visent à aboutir à un vide constitutionnel "ne sont pas susceptibles de réaliser les aspirations du peuple". Quant aux enquêtes ouvertes par la justice sur des affaires de corruption, le FLN se dit "confiant" en la justice algérienne.