La destitution du président de l'Assemblée populaire nationale (APN) ne semble pas être de la même facilité que celle éprouvée lors de la démarche similaire ayant coûté ledit poste à Saïd Bouhadja, en octobre dernier. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Moad Bouchareb, et contrairement à son prédécesseur, bénéficierait du soutien de nombre de ses camarades députés du FLN. Près de 80 parlementaires de l'ex-parti unique ont désavoué, en effet, toute action musclée des détracteurs de Bouchareb qui s'y sont, lundi dernier, introduits de force dans son bureau pour empêcher une réunion du bureau de l'assemblée. Plus que «scandaleux», les partisans du président de l'APN estiment que cet acte est catalogué au chapitre des «tentatives de disperser les rangs du parti et de déstabiliser l'institution qui nous impose un esprit de responsabilité surtout dans cette étape que traverse le pays». Et cette sortie «inattendue» des partisans de Bouchareb ne fait que révéler, une fois de plus, la crise latente qui secoue l'ex-parti unique dont le moindre éternuement du régime s'y répercute inévitablement. Surtout en cette période de grave crise politique marquée du sceau d'un inédit mouvement populaire qui réclame tous les symboles du régime dont notamment le FLN dont il est exigé la remise au musée pour incarner le patrimoine de tous les Algériens.On ne sait pas que sera la réaction de la direction du parti face à cette nouvelle donne. Une direction qui avait ordonné au groupe parlementaire du parti de tout faire pour pousser Bouchareb à rendre le tablier. D'où la décision du gel de toutes les activités parlementaires et l'empêchement de la réunion du bureau de l'assemblée, lundi dernier, qui s'inscrivent dans cette optique. Car pour le nouveau chef du groupe parlementaire du FLN, «c'est le FLN qui avait présenté la candidature de Bouchareb à la présidence de l'Assemblée» au moment où Bouchareb leur dit attendre l'ordre de ceux qui l'ont intronisé à ce poste. Ce à quoi Khaled Bouriah réplique en mettant en avant le fait que «la donne a changé aujourd'hui suite aux manifestations populaires qui revendiquent le changement. Nous n'avons fait que reproduire l'appel des manifestants et du hirak», a-t-il ajouté. Autant d'éléments qui prouvent que Mohamed Djemaï qui avait invité Bouchareb à «faire prévaloir l'intérêt suprême du pays et de l'Etat sur tout autre intérêt personnel et de s'engager avec courage à mettre en œuvre les revendications du peuple algérien qui demande le changement du président de l'APN et le reste des symboles du régime», n'a pas les coudées franches et n'a pas la mainmise sur le parti. M. K.