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La décision de gel temporaire des poursuites judiciaires ne conforte personne Rencontre du ministre du Travail et de l'Emploi avec les jeunes promoteurs
Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, le professeur Tidjani Hassan Heddam, a réuni, hier au siège de son ministère, les représentants des associations agréées, les représentants des promoteurs des micro-entreprises créées dans le cadre des dispositifs Ansej, Cnac et Angem, dans le but de relancer le dialogue entre la tutelle et les jeunes entrepreneurs en difficulté depuis plusieurs années. Les intervenants en provenance de toutes les wilayas du pays ont tenu à faire part au ministre de leurs préoccupations. Le souci majeur de l'échec de ces micro-entreprises, d'ailleurs réitéré par l'ensemble des intervenants, aura été indéniablement celui des poursuites judiciaires et des saisies de matériels et équipements dont elles font l'objet. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Sur le total de 1 300 000 entreprises créées depuis la fin des années 1990, le bilan a été présenté comme négatif par les représentants des jeunes entrepreneurs, et ce, pour diverses raisons. Et comme attendu, tous les invités venus des 48 wilayas à l'appel du ministre du Travail et de l'Emploi, ont revendiqué à l'unanimité « une amnistie totale aux bénéficiaires de projets dont les entreprises ont fait faillite ». Le représentant de l'association des jeunes promoteurs de Béjaïa a fait savoir, à ce propos, que plus d'un million de micro-entreprises ont eu de gros problèmes les ayant empêchés de poursuivre leurs activités sur le marché, ce qui les pousse à demander l'effacement de leurs dettes, car, a-t-il dit : «Ils ne peuvent plus rembourser leurs crédits.» «Les pouvoirs publics ont depuis toujours annoncé des chiffres erronés sur les entreprises bénéficiaires estimées à 98%, ce qui est totalement faux », précise-t-il. Poursuivant que 65% des entreprises créées ne profitent ni de compétences techniques ni entrepreneuriales. Ce qui le pousse à revendiquer ouvertement, une amnistie générale pour les entreprises en difficulté. De son côté, le représentant syndicaliste des jeunes entrepreneurs de Aïn Defla, cite à son tour un chapelet de facteurs, ayant conduit à la déroute des entreprises, dont l'acquisition de matériel vétuste et non conforme auprès de fournisseurs désignés par les pouvoirs publics, la disqualification de ces entreprises pour l'octroi des marchés au profit des grandes entreprises, ce qui le pousse à conclure qu' «on nous demande de payer les frais d'une politique dont nous sommes victimes». Il s'agit là d'un point que le ministre a développé auparavant non sans euphémisme «la création de la mico-entreprise des années 1990 était un choix politique du pouvoir visant à préparer les conditions pour la promotion des petites entreprises», poursuivant aussi que «cette décision émane de la volonté d'encourager l'entrepreneuriat jeune en tant que palliatif au travail salarial». Mais le représentant de l'association de jeunes promoteurs de Bouira ne s'empêche pas de lâcher ouvertement : «Ce choix politique de l'époque avait pour but d'acheter la paix sociale et rien d'autre.» En fait, même si, en réponse aux préoccupations des jeunes vis-à-vis du problème des poursuites judiciaires, le ministre Tidjani Hassan Heddam les informe de «l'accord du Premier ministre pour le gel temporaire des poursuites judiciaires et des saisies de matériels engagées par les organismes bancaires créditeurs». Ce qui fait dire à la fin de la rencontre au président de l'association de soutien aux micro-entreprises de Boumerdès Agraniou Brahim que «je suis là pour représenter les jeunes entrepreneurs en difficulté et non pour rencontrer le ministre». Autrement dit, cette décision de gel temporaire qui ne s'apparente guère à l'amnistie n'a fait que nourrir autant de suspicions et réserves parmi les présents. A. B.