La commission médicale nationale a accordé l'année dernière 233 accords pour transferts de soins à l'étranger. Le ministère du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale a indiqué que les transferts pour soins à l'étranger ont connu une baisse de 97% durant ces quinze dernières années. Selon Tidjani Hassan Heddam, il reste quatre pathologies pourvoyeuses de transferts à l'étranger. Son objectif : atteindre zéro transfert. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Objet de plusieurs critiques et d'accusations, la commission médicale nationale des transferts pour soins à l'étranger a rendu public son bilan jeudi. Le professeur Rachid Bougherbal, président de la commission est, d'ailleurs, catégorique : «il ne peut y avoir de discrimination en matière de décision de transfert pour soins.» Il répond ainsi aux accusations prétendant que la commission accorde des accords de transferts de complaisance. Pour mettre les choses au clair, le professeur Bougherbal a souligné que la commission ne signe pas les accords. Celle-ci, affirme-t-il, donne uniquement son avis thérapeutique sur les dossiers éligibles au transfert et c'est la Cnas qui signe les accords. Le professeur a expliqué que la de transfert doit répondre à des critères qui ont été établis, à savoir lorsqu'il s'agit d'un risque vital sans solution thérapeutique dans l'une des structures de santé nationale, d'absence de traitement en Algérie et l'existence d'un traitement efficace à l'étranger. «Les gens parle de la commission médicale nationale comme s'il s'agit d'un mystère, or, les patients viennent tous des services hospitaliers algériens, et nous n'avons rien à cacher», explique le professeur Bougherbal. Evoquant le bilan de la commission, le professeur a révélé que 233 accords ont été donnés en 2018 sur un millier de dossiers qui ne correspondaient pas aux qualifications de transfert. Les maladies cardiaques restent le principal vecteur de transfert. Le ministre du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale qui a participé jeudi à la journée nationale d'évaluation du programme de réduction des transferts pour soins à l'étranger, organisée avec le ministère de la santé, a indiqué que cette initiative s'inscrit dans le cadre d'une volonté de clarifier les choses. «Nous voulons montrer que la commission travaille en toute transparence et assurer qu'il n'y a aucune exclusion en matière de transfert», a déclaré Tidjani Hassan Heddam. Le taux de transfert pour soins à l'étranger, selon lui, a baissé de 97% durant les quinze dernières années. «Cela prouve que nous prenons en charge nos malades et nous pouvons encore réduire ce chiffre, notre objectif c'est d'arriver à zero transfert car il faut savoir que la décision des transferts pour soins est une situation momentanée», a déclaré le ministre du travail qui a souligné qu'il reste encore quatre grosses pathologies pourvoyeuses de transfert. Il s'agit, dit-il, des malformations artério-veineuses, des cardiopathies congénitales complexes, des cardiopathies adultes complexes et la greffe hépatique chez l'enfant. S. A.