Nouveau scandale dans le football africain. Quelques six mois après le rocambolesque scénario de la finale «aller» Ahly du Caire- ES Tunis (3-1) dans lequel l'arbitre algérien Mehdi Abid-Charef a complètement ignoré la technique de la VAR, qui venait juste d'être expérimentée par la CAF, le «feuilleton» se poursuit en Afrique avec cette nouvelle affaire provoquée par les erreurs d'arbitrage commises lors de la finale maghrébine WA Casablanca-ES Tunis aussi bien au Maroc(1-1) qu'en Tunisie (2-1, match arrêté à la 62'). Une semaine après le rendez-vous controversé de Casablanca qui a mis KO le referee égyptien Gehad Grisha, sanctionné par la CAF en raison de «sa faible performance» lors de cette manche «aller», l'arbitrage du Gambien Gassama et de ses assistants, en finale «retour», a provoqué un séisme au sein même de l'instance africaine. Non pas spécialement en raison d'erreurs manifeste du trio arbitral mais surtout du fait de la défaillance du système de la VAR bizarrement en panne lorsque les officiels du match, mais aussi ceux de la CAF dirigée par Ahmad Ahmad, voulaient solliciter l'arbitrage sur les situations douteuses durant cette électrique finale de Radès. On joue l'heure de jeu quand l'attaquant du Widad Casablanca, El-Karti reprend victorieusement un service d'un de ses camarades. Une égalisation méritée, l'ES Tunis qui avait ouvert la marque par l'international Algérien Belaïli, s'étant quelque peu endormie au retour des vestiaires, que l'arbitre assistant refusera pour un hors imaginaire. La partie reprendra momentanément mais sur le premier arrêt de la partie, soit environ deux minutes après l'invalidation du but d'El-Karti, le coach tunisien du WAC, Fawzi Benzarti, appelle ses joueurs et les somme de réclamer à l'arbitre gambien de faire usage de la VAR pour vérifier le tort de son arbitre assistant. Peine perdue, la logistique mise en place pour s'assurer de la validité ou non du but n'est pas fonctionnelle. M. Gassama est resté de marbre devant les véhémentes contestations des marocains qui n'entendaient pas reprendre la partie tant que la VAR n'est pas activée. Plus le temps passait, plus l'incertitude d'une reprise des débats se consumait. Même lorsque le président de la CAF Ahmad Ahmad descendait en personne sur le terrain pour essayer de faire entendre raison aux uns et aux autres. D'après les échos parvenus de Tunis, il semble bien que les deux parties, par le truchement de leurs deux capitaines, aient été informées deux heurs avant la rencontre que le matériel mis en place était défectueux et que Khalil Chammam (EST) et Abdelatif Noussair(WAC) s'étaient dits d‘accord à la proposition des officiels de ne pas demander à M. Gassama de solliciter la VAR en cas de «pépins». Un «deal» que le capitaine du WAC a nié, son adversaire du jour, Chammam estimant en fin de match que probablement «Noussair n'a pas compris le français de M. Gassama». Au bout du compte, palabres interminables mis à part, l'arbitre décide de siffler la fin du match et la cérémonie de remise du trophée aux Sang et Or a même eu lieu, il est vrai, en l'absence des Marocains. La liesse des Tunisiens qui venaient d'enchaîner un second titre africain en moins d'un an, et qui entendaient donc festoyer à l'occasion du centenaire du club, se fera moindre dès lors que la CAF annoncera via twitter, vers le coup de 3h qu'elle tiendra «un comité exécutif d'urgence le 4 juin pour débattre des issues réglementaires à réserver à cette rencontre». C'est une autre «bataille» qui se présente pour ce derby maghrébin qui a mis le feu sur les réseaux sociaux et qui a surtout souillé davantage l'image de la CAF. M. B.