Le Front de libération nationale réitère son soutien à l'armée et estime que « seul le dialogue est à même de résoudre la crise, mais que cela doit se faire dans le cadre constitutionnel ». C'est ce qu'a affirmé, hier lundi, son secrétaire général, Mohamed Djemaï, dans une allocution prononcée lors d'une réception organisée au siège du parti, en l'honneur des cadres du parti. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - « Notre position est très claire : pour trouver une solution à la crise, le dialogue reste le seul moyen », dira Djemaï qui plaide pour une présidentielle, exprimant le rejet du parti à toute transition. « L'Algérie, et contrairement à bien d'autres pays, a déjà franchi bien des étapes (…) mais certains, partisans de la transition, veulent nous faire revenir en arrière. Que ces partisans de la transition nous disent pourquoi ils insistent sur cette question .» Et de répondre lui-même à cette question : « Certains ont peur des élections et veulent que le Hirak perdure pour s'y infiltrer davantage .» Pour le nouveau patron du FLN, « c'est au peuple de choisir librement et la souveraineté populaire s'exprime à travers les urnes ». Djemaï estime, à ce propos, que « nous sommes à un tournant décisif. La crise a trop duré. Et plus elle dure, plus cela se complique ». Fortement décrié, depuis la chute de Bouteflika, l'ex-parti unique tente de refaire surface et répond à ses détracteurs, notamment parmi la classe politique : « Le FLN a retrouvé sa crédibilité et les partisans de sa mise au musée ne réussiront jamais ! Il s'agit du parti des chouhada et des moudjahidine qui a libéré le pays .» Il s'en prendra particulièrement au MSP, sans le nommer. « Depuis 2000, le FLN, même majoritaire, n'a jamais gouverné tout seul. Il a toujours associé des partenaires politiques à la gestion du pays mais qui, aujourd'hui, s'en prennent à lui .» Pour Djemaï, le FLN ne va plus se taire et répondra à tous ses détracteurs. . C'est ce qu'il suggère, en tout cas, lorsqu'il affirmera : « Nous appartenons au peuple. Nous sommes issus du peuple. Aux ennemis du FLN, nous dirons ceci : si nous nous sommes montrés patients pour le moment, c'est parce que nous avons de la sagesse et parce que nous aimons ce pays .» Evoquant ensuite la conjoncture politique particulière prévalant dans le pays, Djemaï enchaîne : « Il nous faut tous prendre exemple sur l'institution militaire qui a montré toute son homogénéité en ces moments difficiles que traverse le pays et a su accompagner le peuple. Cela, même si elle reçoit des coups, tous les jours, de la part non seulement de ses ennemis mais aussi des ennemis de l'Algérie. Il est, par conséquent, de notre devoir de la soutenir et d'en faire notre modèle .» Par ailleurs, Djemaï lancera des messages internes au parti. « Il nous faut rompre avec les tiraillements. Notre main est tendue à tous. Nous avons besoin des conseils de nos aînés, des anciens secrétaires généraux comme Benhamouda, Belkhadem, Saâdani et bien d'autres dirigeants comme Hadjar .» Un appel à l'apaisement qui survient au moment où le nouveau SG du FLN s'emploie à constituer le nouveau bureau politique du parti. K. A.