L'ex premier ministre, Ahmed Ouyahia, le proche du clan Bouteflika a été écroué ce mercredi, 12 juin, à l'issue de son audition par le juge d'instruction de la Cour Suprême dans le cadre de ses affaires, de corruption, détournement des deniers publics et blanchiment d'argent. Tandis que l'ex-ministre des Transports et des Travaux publics, Abdelghani Zaalane, auditionné lui aussi, a bénéficié de la liberté provisoire. Pour la première fois dans l'histoire de la justice algérienne, un ancien Premier ministre est incarcéré. En effet, le juge enquêteur, vu les lourdes accusations portées contre Ahmed Ouyahia, a décidé de le placer sous mandat de dépôt .Ainsi, Ouyahia , l'homme du sérail de la monarchie Boutelflkienne a été transporté à bord d'un fourgon de la police de la même manière que les prisonniers ordinaires vers la prison d'El-Harrach, une leçon pour cet arrogant politico affairiste, qui se croyait intouchable ! Rappelons que l'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et l'ex-ministre des Transports et des Travaux publics, Abdelghani Zaalane avaient été entendus par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed dans les dossiers des hommes d'affaires, Ali Haddad et Mahieddine Tahkout accusés de corruption, dilapidation de deniers publics, d'octroi et de bénéfice d'indus avantages et d'abus de pouvoir. Ouyahia et Zaalane font partie d'un groupe de 12 anciens hauts responsables du gouvernement poursuivis ‘' pour des faits punis par la loi relative à la conclusion de marchés publics et de contrats contraires à la réglementation et les lois en vigueur'', selon un communiqué de la Cour suprême rendu public, le 26 mai dernier. Le nouveau matricule de la prison d'El-Harrach, Ahmed Ouyahia, âgé de 66 ans, a été quatre fois premier ministre, dont trois sous la présidence de M. Bouteflika (1999-2019), a démissionné le 2 avril après vingt ans au pouvoir, face à une contestation populaire. Nommé pour la dernière fois en 2017 et impopulaire, il avait été limogé en mars dernier par le président déchu, pour tenter, en vain, d'apaiser la contestation. Ahmed Ouyahia, connu comme, l'homme des sales boulots, ‘'roubleur'', ‘'menteur'', et ‘'provocateur'', des attitudes qui étaient familières pour les algériens, mais, ces dernières années, il avait surpassé ses limites, en rabaissant le discours d'un officiel, de dire aux citoyens ne mangez pas de yaourt et traitant le peuple de chien ‘' affames ton chien, il te suit''. Le poids de la fonction, de la bureaucratie et de l'orgueil l'ont, sans doute, entraîné dans cet étrange mépris au peuple qui le conduit en fin de chemin vers la prison !