La centrale syndicale a, désormais, un nouveau patron. Salim Labatcha a été élu vendredi soir secrétaire général de l'UGTA en remplacement de Sidi Saïd qui a quitté la direction du syndicat avant la fin de son mandat. Une nouvelle direction prend les rênes de l'UGTA pour un mandat de cinq ans. Nawal Imés- Alger (Le Soir) - C'est une nouvelle page qui s'ouvre dans l'histoire de l'UGTA. Le treizième congrès, extraordinaire, a abouti à l'élection de Salim Labatcha à la tête de la centrale syndicale. Unique candidat à la succession de Sidi Saïd, il a été élu à l'unanimité par les 522 congressistes présents au niveau du CIC. Né en 1967, informaticien de formation, il était jusque-là secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de l'agroalimentaire (FNTA). Une fonction qu'il occupait depuis 2011. Le nouveau secrétaire général de l'UGTA a également été député. Issu du parti des travailleurs, il avait fini par le quitter. Son élection est intervenue dans la soirée du vendredi. Les congressistes ont accéléré la cadence des travaux puisque l'élection devait initialement se tenir dans la matinée du samedi. Seul à briguer le poste de secrétaire général, Labatcha n'a eu aucun adversaire en face de lui, encore moins à un mouvement de contestation de la part des congressistes. Ces derniers assistaient à un congrès qui intervenait dans une conjoncture particulière. L'ancienne direction contestée par la base, rejetée par la rue était prise au piège et ne pouvait continuer à faire plus longtemps la sourde oreille à une grogne qui ne cessait de monter. Depuis plusieurs semaines déjà, des rassemblements appelant au départ de Sidi Saïd sont régulièrement organisés par les différentes fédérations représentant de nombreux secteurs d'activité. Sidi Saïd, dont l'image est intimement liée au régime de Bouteflika, a résisté tant qu'il a pu avant de jeter l'éponge face à l'ampleur de la contestation. La tenue du treizième congrès semblait même compromise au regard de la fronde menée par plusieurs fédérations dont celle d'Alger. Ces dernières ont tout simplement boycotté les travaux du congrès extraordinaire mais sans réussir à en compromettre la tenue. Salim Labatcha officiellement installé à son nouveau poste aura pour lourde tâche de faire le lourd et très contesté héritage de Sidi Saïd, fruit d'un règne sans partage sur la centrale syndicale. Il devra surtout rétablir une confiance perdue en un syndicat devenu au fil du temps un appendice du pouvoir plutôt qu'un rempart contre les nombreux assauts contre les acquis des travailleurs. Ces derniers ont assisté impuissants à l'alignement de leur centrale syndicale aux positions de l'exécutif avec un zèle rarement égalé. N. I.