C'est désormais officiel : Sidi Saïd quitte l'UGTA avant la fin de son mandat. Il a annoncé sa décision lors du treizième congrès auquel il n'a assisté qu'à la séance inaugurale. Le comité exécutif national de la centrale syndicale change de composante. Un nouveau secrétaire général sera élu ce matin. Les prétendants au poste ne semblaient pas se bousculer au portillon. Nawal Imés- Alger (Le Soir )- C'est une page qui se tourne dans l'histoire de l'UGTA. Sidi Saïd quitte son poste après des années d'un règne sans conteste. Il n'ira pas jusqu'au bout de son mandat qui prend fin en janvier prochain. Il a fini par céder au fort courant de contestations qui le cible depuis plusieurs mois. Il a profité de la tenue du treizième congrès de la centrale syndicale pour officialiser une décision qu'il avait prise depuis quelques mois déjà. Sidi Saïd a quitté la salle sous les applaudissements des congressistes, même si certains l'ont tout de même hué. Il s'engouffrera aussitôt dans son véhicule. Auparavant, Sidi Saïd avait prononcé un court discours à l'ouverture des travaux du congrès. Un discours qu'il a voulu «fort» et au cours duquel il a surtout répondu à ceux qui ont remis en cause la légitimité du congrès. A l'adresse de ceux- là, le désormais ex-secrétaire général de l'UGTA a affirmé que c'était bien la première fois que la centrale syndicale sollicitait une autorisation pour tenir un congrès. Brandissant cette dernière, il dira que c'était pour les faire taire et pour ne laisser planer aucun doute sur la légitimité du congrès. Un rendez-vous qui dit-il s'ouvre sur «une nouvelle ère». Pour acter cette dernière, Sidi Saïd dit vouloir montrer la voie en initiant dit-il «un processus de changement» en ne se présentant pas pour un autre mandat et en n'allant pas au terme de son actuel mandat. Sidi Saïd a formulé le vœu de voir de nouvelles générations de syndicalistes émerger pour accompagner les changements que connait le pays. Surfant sur la vague, Sidi Saïd a demandé à la salle de saluer debout le mouvement citoyen. Il en fera de même juste après avoir annoncé son départ, demandant que la salle respecte sa décision. Il était 11 heures lorsque les travaux du congrès ont débuté avec la désignation d'un président du congrès en la personne de Adjabi Salah, secrétaire national chargé des relations extérieures. Un huissier de justice avait auparavant indiqué que sur une liste de 600 congressistes potentiels, 522 étaient présents au niveau du CIC, représentant 26 fédérations y compris celle de l'immigration. Le quorum était donc atteint en dépit de la défection d'au moins quatre fédérations, dont celle d'Alger qui avait annoncé la veille son intention de ne pas prendre part au treizième congrès. Après la séance matinale, suivie par les travaux pour la validation de la qualité de votants, les congressistes ont élu les 131 membres du comité exécutif avant de procéder ce matin à l'élection d'un successeur à Sidi Saïd. Dans les couloirs du CIC, peu de noms circulaient. Les candidatures n'étaient pas très nombreuses. Le nom de Salim Labatcha, président de la fédération de l'agroalimentaire était sur plusieurs bouches. Le suspense prendra fin ce matin. N. I.