Il est toujours difficile de juger une sélection nationale engagée dans une phase finale sur son premier match. Que de fois n'a-t-on pas vu des équipes rater complètement leur entrée dans la compétition et finir sur le podium. Inversement, des teams qui ont émerveillé les amoureux de la balle ronde par leurs prouesses techniques et leurs victoires tonitruantes au cours de ce premier test se sont fait éliminer dès le premier tour. Dans le cas de l'Algérie, il faut souligner que le match d'entame ne nous réussit que très rarement. Même lorsque nous avions atteint des objectifs inespérés, ratant de peu le sacre, ce match a toujours posé problème aux entraîneurs et déçu les supporters. Surtout lorsque nous rencontrons des équipes dites faibles ! Voulant marquer leur présence dès le début de la compétition et engageant toutes leurs forces dans cette rencontre jugée décisive, ces sélections peu connues se font un devoir et une fierté de tomber l'un des as de la compétition. Paradoxalement, ce match qui est une simple entrée en matière pour les favoris devient la rencontre la plus importante pour les équipes occupant des places peu reluisantes dans les classements Fifa. C'est autant dire qu'il ne faut pas trop contester cette victoire des Verts acquise au cours d'une rencontre qui a connu deux périodes bien distinctes. La première, jouée en roue libre par les coéquipiers de Mahrez, a été totalement dominée par les Verts avec, à la clé, deux réalisations signées Bounedjah (sur penalty) et Mahrez. Mention spéciale pour Bennacer sur son rendement total. La seconde fut moins convaincante et même si la circulation de balle a été longtemps algérienne, il nous reste ce goût d'inachevé à travers la gorge ! Probablement parce que le supporter a faim de buts et qu'il voudrait voir les dominations se concrétiser par des réalisations «cartonnesques» ! Il se sent frustré quand une équipe capable de forcer la dose se satisfait de peu. Mais le joueur ou l'entraîneur voient les choses différemment ! Pour le premier, il s'agit de préserver un acquis et de penser à la suite. Et la suite, c'est ce fameux match contre le Sénégal, le favori en puissance de ce groupe ! Il s'est agi aussi, pour cette seconde mi-temps, de contenir la furia de la bête blessée, sortie de ses bases pour jouer un football rapide et bien coordonné mettant à rude épreuve la défense algérienne. Enfin, éviter le contact physique qui peut s'avérer risqué n'est pas le moindre des avantages de ce repli tactique. Pour l'entraîneur, il est évident que cette première victoire le rassure d'abord. Sur le choix des lieux et dates de regroupement d'abord. Le stage du Qatar a été salué par tous les spécialistes dans la mesure où il permettait à des joueurs évoluant sous des climats tempérés de se «frotter» aux terribles canicules du Moyen-Orient. Et dire que certains anciens coachs emmenaient leurs troupes en Suisse avant de repartir vers... le Sahel ou la jungle africaine ! D'une manière générale, les Verts semblent s'être acclimatés aux conditions éprouvantes de la région. Pour Belmadi, il fallait aussi faire de ce match une dernière étape de réglages avant la grosse rencontre de jeudi. On comprend pourquoi il a changé trois joueurs à la fois en fin de match. A-t-il une idée définitive du Onze entrant face aux Sénégalais ? Probablement! D'autant plus qu'il a été un peu critique sur l'évolution des Verts au cours de la seconde période, contrairement à la première qu'il a encensée. Que voulait-il dire quand il a expliqué que les joueurs ont voulu certainement «gérer» le match par une temporisation dont il n'est pas l'inspirateur ? Aurait-il voulu un autre scénario ? En tout cas, les transformations qu'il a apportées n'ont pas induit un changement de style dans le jeu des Verts qui ont continué à faire circuler le ballon sans grosses prétentions offensives, subissant même l'ascendant des Kényans ! Cependant, et même si elle n'était pas prévue par Belmadi, cette manière d'évoluer a permis à la défense et au milieu défensif de se replier et d'arrêter d'être les gros pourvoyeurs de l'attaque qu'ils ont été durant la majeure partie du match, pour se concentrer sur leur tâche première : se regrouper pour défendre et bien défendre ! Car il faut reconnaître que M'bolhi a chômé les trois quarts du temps et que cette fin de partie mitigée fut une belle occasion de se préparer aux assauts des Sénégalais qui seront autrement plus dangereux... Confirmation ce jeudi ! M. F. [email protected]