À 36 ans, le capitaine brésilien Dani Alves est plus fringuant que jamais, surmotivé à l'idée de remporter aujourd'hui (21h) le quarantième trophée de sa carrière, en cas de victoire sur le Pérou en finale de la Copa America. «Je sais l'âge que j'ai, je sais ce que ça signifie pour un footballeur, mais j'ai appris que les gens veulent des résultats. Je me concentre sur ça, pas sur mon âge ou sur ce que les gens vont penser de moi», confesse le latéral droit. Papi Alves a de beaux restes. Elu meilleur joueur de la demi-finale contre l'Argentine (2-0), ce «superclasico», il éclabousse le match de sa classe, notamment sur l'action du premier but. Coup du sombrero pour effacer Marcos Acuna, feinte de corps pour mystifier Leandro Paredes... Sans oublier une intelligence de jeu intacte : il décale Roberto Firmino, qui trouve Gabriel Jesus seul au deuxième poteau pour pousser le ballon au fond des filets. «Dani Alves a montré que le football se joue avec la tête, avec une prestation mémorable», a écrit Leonardo Miranda, analyste tactique du site Globoesporte.com. Blagueur, parfois un brin provocateur, le numéro 13 de la Seleçao, qui a annoncé son départ du Paris SG en plein milieu du tournoi, n'a jamais eu la langue dans sa poche. «Je ne suis pas ici pour fermer des bouches, je suis ici pour faire mon boulot», a lancé celui à qui Tite a confié le brassard de capitaine au détriment de Neymar avant même que ce dernier ne quitte la Seleçao sur blessure (et en pleine tempête médiatique après des accusations de viol). Son boulot, il devrait continuer à le faire dans une grosse écurie européenne: d'après la presse espagnole, il aurait une touche à l'Atlético Madrid de Diego Simeone. Si ce transfert se concrétise, les Colchoneros peuvent se frotter les mains: partout où il passe, Dani Alves soulève une quantité de trophées. En 18 ans de carrière (il a débuté à 18 ans au club de Bahia), le latéral a remporté plus de deux titres en moyenne par saison. Il est vrai qu'il a su être au bon endroit au bon moment, soulevant notamment 23 trophées en huit ans, dont trois Ligues des Champions, lors de l'âge d'or du FC Barcelone (2008-2016). «Même dans mes rêves les plus fous je n'avais jamais imaginé que j'arriverais à ce niveau. Je viens d'une famille pauvre, quand je suis parti de chez moi à 15 ans, je voulais juste que mes parents soient fiers de moi quand je rentrerais à la maison», a-t-il révélé récemment dans un entretien à la chaîne Fox Sports. Alves a été appelé en équipe du Brésil pour la première fois en octobre 2006 et a attendu moins d'un an pour soulever son premier trophée, celui de la Copa America de 2007. Remplaçant, il est entré en jeu et a marqué le troisième but de la victoire 3-0 sur l'Argentine, le dernier titre majeur de la Seleçao, avec qui il a aussi remporté la Coupe des Confédérations en 2009 et 2013. Au Mondial-2014, c'est du banc de touche qu'il a assisté impuissant à l'humiliation suprême, la débâcle 7-1 face à l'Allemagne en demi-finale. Au mythique stade Maracana de Rio de Janeiro, il jouera le rôle du grand frère pour des joueurs qui n'ont jamais eu l'honneur de jouer une grande finale en équipe nationale. «C'est un modèle, en tant que personne et en tant que joueur. Partout où il passe, il apporte sa joie et son expérience. Il est très important sur et en dehors du terrain», a affirmé jeudi le latéral gauche Alex Sandro, qui l'a également côtoyé une saison avec la Juve (2016-2017). Contre le Pérou, il devra aider ses coéquipiers à garder les pieds sur terre et à ne pas prendre à la légère un adversaire étrillé 5-0 au premier tour, mais qui a battu le Chili, double tenant du titre, 3-0 en demi-finale. Attention à l'excès de confiance, même si la Seleçao n'a pas encore encaissé le moindre but dans le tournoi et en a marqué dix. Alves est vacciné: le latéral était sur le terrain quand une défaite 1-0 face aux Péruviens a provoqué l'élimination du Brésil au premier tour de la dernière édition de la Copa America, en 2016, aux Etats-Unis.