Pas de session extraordinaire du conseil national du Rassemblement national démocratique (RND). Le parti a reporté la réunion initialement prévue pour hier en vue de désigner un successeur à Ahmed Ouyahia. C'est par le biais d'un communiqué laconique que le RND a fait état du report. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Pas plus tard que jeudi, les membres du bureau national du RND se félicitaient de la réunion de « toutes les conditions » pour la réussite de la session extraordinaire du parti, se targuant d'avoir l'appui des deux tiers des membres du conseil national pour la tenue de ladite réunion. Quarante-huit heures plus tard, c'est par le biais d'un communiqué que la direction du parti annonçait le report de la session extraordinaire. Sur la page Facebook du parti, le communiqué publié énonce qu'«après concertation avec la majorité des membres du conseil national du RND, les membres du bureau national se sont réunis, vendredi, au siège central du parti où il a été convenu du report, à une date ultérieure, de la session extraordinaire du conseil national prévue samedi». Aucune explication n'a été donnée sur les raisons de ce report. Aucun membre du parti contacté n'a souhaité s'exprimer, sans compter ceux qui ne répondaient pas aux appels. Le consensus évoqué par les membres du bureau national était visiblement fragile. Il a volé en éclats, empêchant le parti de revenir à la normalité en comblant le vide organique dans lequel il est plongé depuis l'incarcération de son secrétaire général. La désignation d'un secrétaire général par intérim ne fait visiblement pas l'unanimité. Des voix se sont élevées pour proposer le report de la désignation d'un secrétaire général au prochain congrès. Le bureau national en avait décidé autrement puisque, dans un communiqué sanctionnant une de ses réunions fin juin, il était dit que « la situation exceptionnelle que traverse le parti exige l'élection d'un secrétaire général par intérim pour gérer les affaires du parti jusqu'à la tenue du congrès. C'est donc en réponse à la demande formulée par plus de deux tiers des membres du conseil national qu'il a été décidé de tenir cette session extraordinaire du conseil national». A la veille de la tenue de cette session extraordinaire, la donne a visiblement changé. Le RND, dont la direction a été décapitée après l'incarcération de son secrétaire général, prend ainsi le pari risqué de ne pas fermer cette parenthèse d'instabilité puisque aucune date n'a été retenue pour l'élection d'un nouveau secrétaire général. Azzedine Mihoubi était, jusque-là, bien parti pour remplacer Ouyahia à la tête du RND, au moins jusqu'au prochain congrès. N. I.