La Russie a demandé dimanche à Téhéran de s'abstenir de «tout acte susceptible de compliquer la situation» avec l'accord sur le nucléaire, tout en exprimant sa compréhension quant à la raison ayant amené l'Iran à s'affranchir de sa limite d'enrichissement d'uranium. «Nous comprenons les mesures décidées par Téhéran et les raisons qui ont poussé les dirigeants iraniens à les prendre. Mais, nous appelons les autorités iraniennes à s'abstenir de toute action susceptible de compliquer encore plus la situation concernant l'accord nucléaire», a déclaré à l'agence Sputnik, le représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne, Mikhaïl Oulianov. Selon le diplomate russe, «la décision de l'Iran d'augmenter ses taux d'enrichissement d'uranium n'était pas surprenante», affirmant que «Téhéran agissait de manière transparente vis-à-vis de son programme nucléaire». «Il sera possible de déterminer dans quelle mesure l'Iran a augmenté sa limite d'enrichissement d'uranium en quelques jours», a souligné, en outre, M. Oulianov, précisant qu'un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique sur les niveaux d'enrichissement de l'Iran pourrait être présenté lors d'une session extraordinaire du conseil d'administration de l'agence prévue le 10 juillet. «Dans tous les cas, il y a encore de la place pour poursuivre les efforts diplomatiques et ils seront poursuivis pour abaisser les tensions», a assuré le diplomate russe. L'Iran a confirmé dimanche qu'il s'affranchissait d'un nouvel engagement pris dans l'accord de Vienne et qu'il allait commencer dans la journée à enrichir de l'uranium à un niveau prohibé par le texte conclu en 2015. «Sur ordre reçu du président Hassan Rohani, la deuxième phase du plan de réduction des engagements de l'Iran a commencé aujourd'hui», a déclaré à la presse, Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA). «Dans quelques heures», le temps de régler quelques détails techniques, l'Iran reprendra «l'enrichissement de l'uranium au-dessus de 3,67%», a ajouté M. Kamalvandi. La décision d'enrichir l'uranium à un niveau de pureté supérieur à 3,67%, limite imposée par l'accord sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en juillet 2015, avait été annoncée mercredi dernier par le président Rohani. Le 8 mai, l'Iran avait annoncé qu'il mettait fin à ses obligations en vertu de l'accord nucléaire, exhortant les signataires de l'accord nucléaire (Chine, Union européenne, France, Allemagne, Russie et Royaume-Uni) à protéger Téhéran des sanctions unilatérales prises par Washington. La décision de l'Iran intervenait un an après que le président des Etats-Unis, Donald Trump, avait unilatéralement quitté l'accord sur le nucléaire, avant de réimposer des sanctions restrictives contre Téhéran. «Nous espérons que nous pourrons trouver une solution, sinon dans 60 jours, nous entamerons la troisième étape du plan de réduction des engagements pris par l'Iran en vertu de cet accord conclu à Vienne en 2015», a déclaré, pour sa part, le vice-ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, cité par l'agence Irna.