Le porte-parole du président de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi a affirmé hier que l'Iran a commencé à accélérer dans le réacteur d'Arak sa production d'uranium enrichi à 3,67%, a rapporté l'agence de presse officielle IRNA, précisant que les réserves d'uranium enrichi de l'Iran dépasseront la limite fixée aux termes de l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015 à partir du 27 juin. "Aujourd'hui, le compte à rebours pour passer au-dessus des 300 kilogrammes pour les réserves d'uranium enrichi a commencé et dans dix jours, c'est-à-dire le 27 juin, nous dépasserons cette limite", a déclaré Behrouz Kamalvandi lors d'une conférence de presse diffusée en direct par la télévision d'Etat iranienne. L'Iran pourrait également augmenter le taux de l'enrichissement de son uranium à 20% ou plus pour l'usage dans les réacteurs locaux, a-t-il ajouté. En effet, l'accord nucléaire de 2015 limite l'enrichissement à 3,67%. L'Iran a annoncé le 8 mai qu'il avait décidé de ne plus respecter deux engagements qu'il a pris aux termes de l'accord international conclu à Vienne en 2015 à propos de son programme nucléaire: ceux limitant ses réserves d'uranium enrichi (UF6) à 300 kg et ses réserves d'eau lourde à 130 tonnes. Cette décision intervient dans une période de vives tensions avec les Etats-Unis. Le 8 mai, l'Iran avait également donné un ultimatum de 60 jours aux Etats encore parties à l'accord pour l'aider à contourner les sanctions américaines rétablies par Washington après la décision prise par les Etats-Unis, en mai 2018, de ne plus respecter ce pacte. L'Iran a menacé, s'il n'obtient pas satisfaction au bout des 60 jours de s'affranchir de deux autres de ses engagements pris en matière nucléaire. L'accord sur le nucléaire iranien a été conclu à Vienne le 14 juillet 2015 entre l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni), plus l'Allemagne. Il a permis de mettre fin à des années d'isolement de l'Iran en levant une partie des sanctions économiques internationales contre ce pays. En échange, Téhéran a accepté de limiter drastiquement son programme nucléaire afin de garantir qu'il ne cherche pas à se doter de l'arme atomique. L. M./Agences