Sans vraiment forcer sur l'accélérateur, fournaise égyptienne oblige, les Verts ont obtenu une brillante qualification en quarts de finale en envoyant la Guinée refaire ses études. La bête noire d'hier est désormais vaincue par une généreuse équipe qui porte la griffe de Djamel Belmadi. Belmadi ne change pas une équipe (type) qui avait réussi la qualification à ces huitièmes de finale avant même de disputer son troisième match. Celle qui a mis fin au signe indien qui voyait l'Algérie peiner durant toutes ses entrées en compétition. Mais, hier, Belmadi a changé ses options : son équipe se devait d'attaquer. Pas rapidement mais en dressant un mur blanc dans les 35 mètres adverses. Les premiers raids de la paire Belaïli- Bounedjah n'ont pas vraiment été tranchants pour dérouter l'arrière- garde mise en place par Paul Put. Il fallait attendre la 20' pour assister à la première opportunité algérienne. Un centre de Guedioura est amorti de la poitrine par Bounedjah, au point de penalty, mais le plat du pied de l'attaquant d'Al-Sadd s'en va dans les décors. C'était un avertissement sans frais pour les Guinéens qui, deux minutes plus tard, cèdent sur une chevauchée de Belaïli sur la gauche suivie d'une frappe de l'intérieur du pied qui trompe Ibrahima Koné (23'). Ensuite, il fallait gérer l'acquis. En pressant encore mais sans se découvrir. Les Guinéens, eux, espéraient un relâchement des Verts et surtout des erreurs. Ce qui n'était pas courant dans une défense algérienne où Mandi et Benlamri veillaient. C'est donc sur des frappes lointaines que les joueurs du Silly cherchaient à «sévir». Un bolide de Traoré est ainsi difficilement repoussé en corner par M'bolhi (55'). C'était réveiller l'orgueil des camarades de l'excellent Bennacer. La future recrue de Milan se libère d'une belle déhanchée du marquage et se faufile dans les 20 mètres guinéens. Son service «aurifié» atterrit dans le pied de Mahrez qui «exécute» son vis-àvis d'un déroutant crochet et envoie le cuir d'un plat du pied au fond des filets guinéens (58'). Juste ce qu'il fallait pour inciter les équipiers de Falette de s'investir davantage dans le jeu offensif. Et leur entraîneur à opérer son premier changement avec l'incorporation d'Alhassane Bangoura à la place d'Ibrahima Cissé (68'). L'attaquant formé par les Espagnols du Rayo Vallecano et prêté à un club canadien, le Vancouver Whitecaps, sera un danger permanent sur le flanc droit des bois de M'bolhi. Ses déboulés laisseront à plusieurs reprises Attal au carreau. C'était toutefois insuffisant pour «bouger» le bloc défensif dressé par Belmadi. Le sélectionneur guinéen, voyant que son attaque n'est pas si «violente », fera encore appel à un autre attaquant, le Bordelais Kamano à la place d'un homme de milieu, Lamine Yattara. Un choix suicidaire car son entrejeu a fini par céder le pouvoir à Feghouli et Cie. C'est encore une fois Belmadi qui aura les idées en place et la main heureuse en envoyant Adam Ounas sur le rectangle vert en lieu et place de celui qui avait montré la voie aux Verts. Coup d'essai ? Coup de maître, le Napolitain profitera d'une passe de… Attal pour crucifier le portier guinéen (81'). S'imposer 3-0 sans vraiment suer, sinon à cause de l'humidité, est un signe que l'Algérie est sur la voie royale. Mali ou Côte d'Ivoire, en quarts de finale jeudi prochain, les Verts n'ont pas de préférence. M. B.