La sélection algérienne de football s'est qualifiée dimanche soir en quarts de finale de la CAN-2019 en s'imposant aisément devant la Guinée au stade du 30 Juin du Caire (3-0). Il était évident qu'après l'élimination surprise du Maroc et du pays organisateur, l'Egypte, deux véritables prétendants au sacre, la sélection algérienne de football devait absolument se tenir sur ses gardes. Djamel Belmadi, bien qu'ayant estimé que l'élimination des favoris ne représentait en aucun cas un avertissement pour son équipe, a indiqué que la tâche s'annonçait ardue contre un adversaire difficile à manier, mettant l'accent sur le fait que ce match était une première « petite finale ». Aussi, il ne s'est pas attardé sur les statistiques favorables au Sily national et a tenu le même discours à ses protégés afin de les préparer à un « match d'un autre genre » car à élimination directe où les calculs ne sont plus de mise, seule la victoire étant prise en compte. Si les Verts ont affiché un bilan quasi parfait pendant la phase de poules, remportant leurs trois matchs, avec une moyenne de deux buts par rencontre, sans en encaisser le moindre, la Guinée, elle, était passée complètement à côté, se qualifiant sur le fil, en tant que meilleure troisième. Contraint de procéder à un large remaniement d'effectif lors du dernier match face à la Tanzanie (3-0), Belmadi a ressorti son «artillerie» hier en reconduisant le même onze aligné en début du tournoi face au Kenya (2-0) et au Sénégal (1-0). En tous cas, personne n'a été surpris par la volonté des Algériens de partir à l'assaut des bois adverses dès le coup d'envoi, sachant tout l'intérêt de prendre l'avantage au tableau de marque. D'ailleurs, lors des cinq premières minutes, les Verts ont bénéficié de trois coups francs bien placés, mais mal exploités hélas. Continuant à pousser tout en faisant preuve de vigilance derrière, les Algériens se sont procuré la première vraie occasion de but par Bounedjah (19'), qui a fait le plus dur en contrôlant le ballon de la poitrine au milieu de deux défenseurs, sur un centre de Guedioura, mais l'attaquant algérien a manqué de lucidité en envoyant le cuir dans le décor, alors qu'il était seul devant le gardien Koné. Une tentative qui a boosté les partenaires de Bensebaini, ce dernier ratant à son tour une belle occasion d'ouvrir le score en exécutant un parfait geste acrobatique (23'). Ce n'était que partie remise, puisqu'une minute plus tard, Belaili trouvera le chemin des filets à la suite d'une belle action collective avec Bounedjah (24'). Bien servi par son camarade dans le carré, le joueur de l'ES Tunis placera un excellent intérieur du pied droit dans le petit filet opposé, battant ainsi Koné. En seconde période, les données n'ont pas changé sur le plan tactique, et même sur le comportement des joueurs. Par contre, les Guinéens, harangués par leur entraîneur Paul Put, ont été contraints de revoir leur organisation adoptée au coup d'envoi, qui consistait bien évidemment à défendre très bas et de spéculer sur des contres. Les coéquipiers Yattara s'exposaient même à des contre-attaques algériennes à force de prendre des risques offensifs. D'ailleurs, à la 57' et sur une excellente ouverture de Bennacer, le capitaine Mahrez doubla la mise après avoir mis dans le vent un défenseur à l'entrée du carré. Ce dernier a été imité par le remplaçant Ounas à la 82', qui a corsé l'adition après le travail remarquable d'Atal sur le côté. Une victoire somme toute convaincante qui permet aux Verts non seulement de poursuivre leur belle aventure, mais aussi de vaincre le signe indien face à cette équipe de la Guinée. Ceci dit, tous les observateurs se sont rendu compte que la mue tactique mise en application dans ce tournoi par le sélectionneur algérien n'était pas une attitude de circonstance, mais bel et bien une réalité inculquée à laquelle Belmadi a cru au départ de son intronisation et dont le mérite lui revient en totalité.