Youcef Yousfi, ancien ministre de l'Energie et des Mines, a été placé hier sous contrôle judiciaire par le magistrat en charge de l'affaire auprès de la Cour suprême. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Le concerné est poursuivi dans des dossiers lourds et notamment liés aux enquêtes qui ont déjà conduit plusieurs responsables d'entreprises de montage automobile en prison. Mourad Eulmi, Mahieddine Tahkout et son frère, ainsi que Ahmed Mazouz, respectivement patrons de Sovac, KIA Motors et des marques de véhicules chinoises, ont été placés en détention pour avoir bénéficié d'indus avantages et obtenu des marchés irréguliers ayant permis l'expansion de leurs affaires durant une période où cet ancien ministre était en poste et officiait sous les ordres d'Ahmed Ouyahia lui-même incarcéré, entre autres, pour ces faits. Depuis le début du déclenchement de ces affaires, Youcef Yousfi a comparu plus de sept fois devant le procureur et juge d'instruction du tribunal de Sidi-M'hamed. Il y a trois jours, il a également comparu en tant que témoin, dans l'affaire Haddad et son groupe ETRHB, auprès du procureur de la Cour suprême. Cette haute instance, seule habilitée à juger les hauts responsables, a d'ailleurs publié, récemment, un communiqué de presse annonçant que des poursuites étaient engagées contre cet ancien ministre. Hier, et après plusieurs heures de comparution, il a donc été placé sous contrôle judiciaire et non sous mandat de dépôt, comme annoncé par plusieurs sources. La confusion s'est installée après la sortie d'un fourgon cellulaire de l'établissement judiciaire, mais il transportait, en fait, un autre haut cadre qui comparaissait dans une autre affaire. Il s'agit de Abdelhafidh Feghouli, ancien P-dg de Sonatrach, qui a succédé à Chakib Khelil. Au cours de cette semaine, Djamel Ould Abbès et Saïd Barkat, deux anciens ministres de la Solidarité nationale, ont, cependant, été écroués pour corruption, abus de fonction et dilapidation de deniers publics. D'autres hauts responsables pourraient s'ajouter à la liste prochainement. La Cour suprême entame les poursuites contre Amar Ghoul Son passage devant la justice est désormais une question de jours. Dans un communiqué publié ce mardi, la Cour suprême a annoncé que la procédure judiciaire concernant l'ancien ministre des Transports et des Travaux publics avait été officiellement lancée et que le fait a été rendu possible après que le concerné eut renoncé, par écrit, à l'immunité parlementaire dont il jouissait en qualité de sénateur du tiers présidentiel. Les affaires citées, par la même source, sont liées à celles de Ali Haddad et Mahieddine Tahkout. Il faut savoir que la Cour suprême avait, récemment, annoncé avoir également décidé de procéder à la réouverture du dossier de l'autoroute Est-Ouest. A. C.