Les dossiers de quatre ministres, dont un actuellement en poste, et de six walis poursuivis dans l'affaire Tahkout ont été transmis à la Cour suprême, a indiqué hier cette haute instance. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Ces dossiers contiennent des éléments d'enquête recueillis par les magistrats instructeurs qui ont auditionné trois jours durant un grand nombre de personnalités et de cadres interrogés pour faire la lumière sur les avoirs de Mahieddine Tahkout et de son frère incarcérés depuis une semaine à la prison d'El-Harrach. Les anciens ministres concernés sont connus puisque les Algériens ont pu les voir arriver un à un au tribunal Sidi M'hamed où ils étaient convoqués. Ahmed Ouyahia figure en tête de la liste publiée hier, et c'est en tant que détenu dans le cadre d'une autre affaire, celle liée à Haddad, qu'il a comparu devant le juge d'instruction dimanche passé. Arrivé très tôt à bord d'un fourgon cellulaire bien gardé, il n'a quitté le tribunal qu'aux alentours de 23 h. Ouyahia est considéré comme étant l'un des appuis les plus forts ayant permis les affaires Tahkout. Abdelghani Zaalane et Youcef Yousfi, respectivement anciens ministres des transports et des travaux publics et de l'industrie et des mines sont eux aussi concernés et poursuivis pour corruption, passation de contrats irréguliers et octroi d'avantages à l'homme d'affaires. Zaalane, lui, a déjà fait l'objet d'une mesure conservatoire prononcée la semaine dernière par le procureur de la Cour suprême dans le cadre de l'affaire ETRHB Haddad. Il se trouve actuellement sous contrôle judiciaire et contraint de signer un P-V tous les débuts de mois auprès du juge en charge de son dossier. Dans cette liste, un nom de ministre retient particulièrement l'attention puisqu'il se trouve actuellement en poste. Benmessaoud Abdelkader a été reconduit à la tête du ministère du tourisme et figure dans la liste de l'exécutif conduit par Bédoui. L'essentiel des faits qui lui sont reprochés remontent cependant à la période durant laquelle il occupait le poste de wali de Tissemsilt, nous dit-on, et la Cour suprême a d'ailleurs fait référence à cette fonction dans son communiqué. Dans le cas présent, il est évident que la convocation du concerné devra être précédée d'une démarche portant sur la levée de l'immunité dont il bénéficie en tant que ministre. Sont aussi concernés : Abdelkader Zoukh, ancien wali d'Alger, placé lui aussi sous contrôle judiciaire dans l'affaire ETRHB Haddad, l'ancien et actuel wali de Saïda, l'ancien wali de Chlef et Sikda, l'actuel et l'ancien wali d'El Bayadh. Khanfar (actuel wali) a été relaxé dans le dossier de l'ancien patron du FCE. A. C. Affaire Kia Ouyahia de nouveau devant le procureur Ahmed Ouyahia a été de nouveau présenté devant le procureur de la République hier. Il a été, cette fois, entendu dans le cadre de l'affaire de l'usine de montage automobile Kia appartenant à l'homme d'affaires Hassan Larbaoui. Un groupe de cadres du ministère de l'Industrie et des responsables de l'entreprise Kia ont été également convoqués. C'est la seconde fois que l'ancien Premier ministre comparaît devant le même tribunal cette semaine. Il y a trois jours, il avait été écouté dans le cadre du dossier Sovac. A. C.