C'est un ministre actuellement en poste qui a comparu hier mardi devant le procureur de la Cour suprême. Il s'agit du ministre du Tourisme, poursuivi en sa qualité d'ancien wali de Tissemsilt dans l'affaire Tahkout. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Abdelkader Benmessaoud fait donc, lui aussi, partie de la longue liste d'anciens membres de l'exécutif conduits par Ouyahia et Sellal soupçonnés d'être impliqués dans le très lourd dossier de Mahieddine Tahkout, un homme d'affaires dont l'ascension fulgurante est due aux énormes privilèges octroyés par de nombreux responsables, a fait savoir la justice dans différents communiqués. Les communiqués publiés jusque-là n'indiquent pas les détails des faits reprochés à ce ministre, mais de précédentes annonces ont fait savoir que son dossier avait été transféré au cours des jours passés par le tribunal de Sidi-M'hamed, où il avait comparu pour corruption, à la Cour suprême. Après plusieurs heures d'audition, Abdelkader Benmessaoud est ressorti sans avoir fait l'objet de mesures restrictives. Il faut, par ailleurs, savoir que plusieurs autres walis sont concernés par ce dossier, et l'un d'eux, la wali d'El-Bayadh, se trouve actuellement en poste et également poursuivi dans l'affaire du groupe ETRHB appartenant à Haddad. Il a comparu à plusieurs reprises auprès du procureur du tribunal de Sidi-M'hamed et doit être auditionné à son tour par celui de la Cour suprême. Les autres walis cités dans un communiqué de justice sont ceux de Saïda, ancien et actuel, l'ex-wali d'El-Bayadh, de Chlef de Skikda, mais aussi celui d'Alger. Abdelkader Zoukh fait, lui, partie des anciens hauts responsables ayant été placés sous contrôle judiciaire le 17 juin dernier par la Cour suprême qui le poursuit dans plusieurs dossiers de corruption. A cette liste, s'ajoutent les noms de deux anciens ministres et de l'ex-chef de gouvernement Ahmed Ouyahia, tous poursuivis (dans cette affaire) pour octroi d'indus avantages à Tahkout. Abdelghani Zaâlane, ancien ministre des Transports et des Travaux publics, a été placé, une seconde fois, sous contrôle judiciaire ce lundi, mais son nom est apparu une journée auparavant dans une incroyable affaire de découverte d'importantes sommes d'argent en dinars, en euros, et en dollars, et de 17 kilos de bijoux lors dune perquisition de la Gendarmerie nationale dans une maison à Moretti. Deux personnalités concernées par le dossier Tahkout se trouvent, par contre, en prison. Il s'agit d'Ahmed Ouyahia, placé cinq fois de suite sous mandat de dépôt pour différentes affaires, et de Youcef Yousfi, ex-ministre de l'Energie et des Mines, incarcéré, il y a trois jours, à la prison d'El-Harrach. Le défilé des anciens ministres et hauts responsables devant la Cour suprême est quasi quotidien. Certains sont sommés de s'y présenter pour signer le procès-verbal car se trouvant sous contrôle judiciaire. C'est le cas de Karim Djoudi, ancien ministre des Finances, qui s'est présenté hier. En tout, quatre anciens hauts responsables se trouvent dans la même situation aujourd'hui. Il s'agit de Abdelkader Zoukh, Abdelghani Zaâlane, Karim Djoudi, Khanfar (wali d'El-Bayadh). La mesure s'applique aussi aux épouses respectives de Abdelghani Hamel et de Hamid Melzi, ancien directeur général de Club-des-Pins. A. C.