Le taux de réussite à l'examen du baccalauréat pour la session 2019 a atteint 54,56% contre 55,88% en 2018. Le ministre de l'Education nationale estime que ce taux de réussite est « satisfaisant ». De leur côté, les syndicats autonomes estiment que l'on ne peut pas parler de satisfaction avec un taux de réussite qui ne dépasse pas les 70%. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Ça y est, les candidats au bac sont fixés sur leur sort depuis jeudi. Sur un total de 674 831 candidats ayant passé cet examen en juin dernier, 54,56% des candidats ont décroché le fameux sésame leur permettant l'accès aux études supérieures. Le taux d'échec de près de 46% reste, cependant, important. Abdelhakim Belabed, ministre de l'Education nationale, estime que ce taux de réussite, qui reste stable par rapport à ceux enregistrés les années précédentes, est « satisfaisant ». Ce n'est pas l'avis des syndicats. «Même si nous ne sommes pas d'accord avec ce taux qui est déjà gonflé, il reste insuffisant et inacceptable. Nous ne pouvons pas être fiers de ces résultats », juge Boualem Amoura, porte-parole du Satef. Selon lui, « on ne peut pas parler d'un taux acceptable si ce taux n'atteint pas les 75%. Nous ne dépassons même pas les 60% en dépit de la nature des sujets établis et des coefficients des matières essentielles .» «Nous n'avons pas cessé d'interpeller les pouvoirs publics sur l'état catastrophique de l'école publique, mais, malheureusement, rien n'a été fait pour remédier à cette situation et ils n'ont pas pris les décisions adéquates pour tirer l'école algérienne vers le haut », a déclaré M. Amoura. Selon lui, l'école publique a plus que jamais besoin d'une refonte radicale. Il ajoutera que «l'Etat n'a pas mis les moyens nécessaires pour le secteur de l'éducation, même s'il représente le deuxième budget, il faut savoir que 95% de ce budget est destiné aux travailleurs car le secteur de l'éducation compte presque 50% du nombre d'effectif de la Fonction publique». Zoubir Rouina, porte-parole du CLA, estime, lui aussi, que l'école algérienne ne possède pas les moyens nécessaires pour enregistrer de bons résultats. Les élèves et les enseignants, dit-il, ne travaillent pas dans des conditions favorables pour pouvoir obtenir de bons résultats. « Manque de formation, surcharge, manque de moyens… les conditions d'enseignement sont défavorables et n'encouragent ni l'élève ni l'enseignant», estime M. Rouina. Et, selon lui, le taux de réussite officiel au bac annoncé par le ministère de l'Education nationale ne représente pas le taux réel. «Si l'on se réfère aux notes obtenues tout au long de l'année par les élèves durant les devoirs et les examens, le taux de réussite sera inférieur à 54% », a indiqué le porte-parole du CLA. S. A.