Les sept partis du pôle démocratique et la Laddh, regroupés autour des « Forces de l'alternative démocratique », estiment qu'aucune solution à la crise que traverse le pays n'est possible si elle ne prend pas en charge les revendications populaires. Pour eux, une période de transition s'impose pour opérer une rupture totale avec le système politique en place. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Pour faire adhérer d'autres forces à leur projet, ces sept partis (RCD, FFS, PT, MDS, PST, PLD, UCP) et la Laddh, ont appelé, hier dimanche, à une convention du pacte politique pour une véritable transition démocratique pour le 31 août 2019. « Nous signataires du pacte pour l'alternative démocratique, appelons les forces patriotiques, démocratiques et sociales, qui aspirent à faire valoir les revendications légitimes du peuple algérien et faire aboutir ses exigences révolutionnaires, à s'inscrire activement dans notre effort à entretenir l'espoir et à imposer une alternative démocratique », ont-ils souligné dans une déclaration rendue publique à l'occasion d'une conférence de presse conjointe tenue au siège du RCD. Les conférenciers ont expliqué que tout acteur politique, associatif ou acteur du mouvement populaire qui se reconnaît dans le pacte pour l'alternative démocratique peut participer à cette convention qui sera inscrite dans le cadre des revendications populaires. Il s'agit, selon les explications des conférenciers, de traduire les mots d'ordre des populations « qui sont progressistes et modernistes » dans un projet qui réponde aux aspirations des millions de manifestants qui sortent chaque vendredi dans les rues du pays. Ils soutiennent que le soulèvement du 22 février porte, en lui, une lame de fond de la volonté de recouvrer la souveraineté populaire et la construction d'un Etat de droit. « En proposant une transition démocratique à travers un processus constituant souverain, les partis, les organisations et les personnalités qui ont signé le pacte pour une véritable transition démocratique, le 26 juin 2019, ouvrent la seule perspective possible pour donner la parole au peuple, afin qu'il puisse choisir démocratiquement la forme et le contenu des institutions qu'il souhaite mettre en place et rejettent toutes tentatives d'imposer une élection présidentielle qui vise à sauver le régime en place », ont-ils affirmé. Pour eux, il s'agit là d'une condition pour garantir les libertés fondamentales, une justice indépendante, l'égalité en droits entre les hommes et les femmes, les droits socio-économiques et consacrer l'alternance démocratique à tous les niveaux. Ils considèrent que la période de transition prendra le temps nécessaire pour mettre en place cet environnement institutionnel, sans lequel toute idée de rupture avec le système usurpateur sera vaine. Rejetant la démarche du Forum civil du changement qui a proposé 13 personnes pour mener une médiation en vue d'ouvrir le dialogue, les signataires du Pacte pour l'alternative démocratique estiment qu'aucune initiative politique de quelque nature qu'elle soit, et aucun dialogue politique ne sont viables sans la satisfaction de quelques exigences. Ils en citent quatre : la libération des détenus politiques et d'opinion, l'ouverture des champs politique et médiatique, l'arrêt immédiat du dispositif répressif et de l'instrumentalisation de la justice, et le départ du régime et de ses symboles. K. A.