Une semaine après la consécration africaine des Verts, le 19 juillet, des informations font état d'éventuel départ du sélectionneur national Djamel Belmadi. Et c'est Riyad Mahrez, le capitaine de la sélection, dans son entretien à L'Equipe, de mettre la lumière sur cette probabilité que les Algériens ont du mal à avaler. «On en a discuté entre joueurs. Par rapport à ce qu'il se passe, c'est lui (Belmadi) qui prendra sa décision et on la respectera». Des révélations sur un éventuel départ de l'artisan de la CAN-2019 que le joueur de Manchester City a déballé sans retenue en admettant le grand flou, mais qu'avec ses coéquipiers, il est prêt à respecter la décision du coach. Qu'en est-il exactement ? Depuis son arrivée à la barre technique des Verts en août 2018, succédant à Rabah Madjer, pour un contrat qui court jusqu'à 2020, rien n'avait présagé une telle éventualité. Les observateurs, qui prennent avec les pincettes ces révélations, affirment que cela pourrait être lié aux autres informations annonçant la démission du président de la Fédération algérienne de football (FAF), Kheïreddine Zetchi. Des informations démenties, par ailleurs, par la haute instance du football national. «C'est avec une immense consternation et un profond regret que la Fédération algérienne de football (FAF) est en train d'assister, depuis quelques jours, à une campagne acharnée pour gâcher la fête des Algériens et saper le moral de nos compatriotes, alors que l'Algérie est championne d'Afrique, sacrée en Egypte 2019, et ce, en annonçant à tout-va la démission de son président, M. Kheïreddine Zetchi», souligne la FAF dans son communiqué de presse qui indique que le président ainsi que les membres du Bureau fédéral «s'inscrivent en porte-à-faux contre toutes les informations colportées» concernant une supposée démission de M. Zetchi. Le destin de Belmadi serait ainsi lié à celui du président de la FAF. Ah. A. Honoré à Sarcelles (France) Riyad Mahrez : «Belmadi a su faire de l'Algérie une équipe» Depuis le 19 juillet, l'Algérie est championne d'Afrique. Au bout d'une très longue attente, les Fennecs ont su renouer avec la gloire en réalisant un parcours exceptionnel en Egypte. Une consécration que les joueurs savourent pleinement depuis, à l'instar de Riyad Mahrez, le capitaine et la star de l'équipe. Vendredi, le joueur de Manchester City était à Sarcelles, sa ville natale, où il a été accueilli et honoré par le maire. Mahrez a aussi eu droit aux félicitations de nombreux supporters venus à sa rencontre. Un moment spécial et qu'il a pu apprécier avec ses proches, puisque sa maman était également présente. À la suite de la cérémonie, Mahrez s'est confié à L'Equipe. Le talentueux gaucher est revenu sur ce triomphe continental. Un triomphe qu'il a comparé à celui de Leicester, il y a trois ans en Premier League. «Il y a des moments comme ça dans le football, ça ne s'explique même pas. C'est comme avec Leicester, quand on a gagné le titre, a-t-il déclaré. On sentait vraiment qu'il ne pouvait rien nous arriver. Là, j'ai ressenti exactement la même chose. Avec tout ce qui nous poussait autour, on avait une super équipe, un super entraîneur... Tout était réuni». Mahrez a également apprécié son nouveau rôle au sein de l'équipe. Beaucoup craignaient que le brassard ne l'inhibe, mais c'est l'effet contraire qui s'est produit. «Inconsciemment, ce rôle m'a aidé, c'est sûr. Avec le brassard, je sens que j'ai plus de responsabilités, mais ça ne reste qu'un bout de tissu. Être un leader, en fait, ça va au-delà du brassard», a-t-il tonné. L'ancien Havrais a pu aussi mesurer tout le bonheur qu'il a pu procurer à ses compatriotes à travers notamment son coup franc victorieux contre le Nigeria en demi-finale : «J'ai reçu énormément de vidéos de célébrations après ça. Il y en a une en Algérie : une rue déserte, silencieuse. Et dès que je marque, tout le monde sort de partout, ça explose, la rue se remplit d'un seul coup, tout le monde s'embrasse. C'est merveilleux de voir ça, ce sont des instants vraiment magiques, qui font du bien». Si l'Algérie est remontée sur le toit de l'Afrique, c'est aussi grâce au travail de son sélectionneur Djamel Belmadi. Mahrez a admis que ce dernier est pour beaucoup dans la réussite des Verts : «Sur le bord du terrain, il se donne autant que nous, c'est le douzième joueur. Il nous parle beaucoup, «reviens !», «serre ici !» Il vit le truc à fond. C'est magnifique. Il nous a redonné les valeurs et l'état d'esprit dont on avait besoin. Plus que du talent, il fallait être une équipe, et Djamel a su faire de l'Algérie une équipe. Tout le mérite lui revient». Actuellement, l'avenir du sélectionneur fait l'objet d'un doute, même si son contrat court jusqu'en 2022. Mahrez a admis que c'est le grand flou, mais qu'avec ses coéquipiers, il est prêt à respecter la décision du coach : «On en a discuté entre joueurs. Par rapport à ce qu'il se passe, c'est lui qui prendra sa décision et on la respectera.» Enfin, Mahrez a réagi par rapport au message qu'il avait adressé à un représentant de FN en pleine CAN : «Je l'ai fait sur le moment parce que je sentais qu'il fallait le faire. Bon, ça a fait un gros buzz. Mais c'est tout, on va s'arrêter à Mahrez le footballeur, je pense que c'est là où je suis le plus légitime, je ne fais pas de politique ! Il fallait lancer un message, il fallait vraiment le faire, mais soft... Ça ne sert à rien de mettre de l'huile sur le feu, d'attiser la haine. Il faut se mettre au-dessus d'eux. Il n'y a pas d'un côté les Algériens, de l'autre les Français... On est tous ensemble. C'est pour ça que je tweetais les deux drapeaux. Je joue pour l'Algérie, je suis né et j'ai grandi en France».