En Egypte, on voulait le condamner suite à un incident parvenu lors de la cérémonie de remise du trophée, reprochant au capitaine des Verts de snober le Premier ministre égyptien en refusant de lui serrer la main. Profitant de sa présence à Sarcelles (France), sa ville natale où il a été honoré, les médias français n'ont pas raté l'occasion pour approcher le capitaine de la sélection nationale Ryad Mahrez. Le champion d'Afrique s'est d'ailleurs montré très disponible et a répondu à toutes les questions qui préoccupaient l'opinion sportive algérienne. Mahrez est revenu sur une éventuelle démission du sélectionneur Djamel Belmadi (des rumeurs ont envahi les réseaux sociaux et les médias locaux ces derniers temps à ce propos) : "On en a discuté entre joueurs. Par rapport à ce qu'il se passe, c'est lui (Djamel Belmadi) qui prendra sa décision et on la respectera", avait répondu le milieu de terrain de Manchester City sur les colonnes du journal spécialisé l'Equipe, après avoir encensé Belmadi. "Sur le bord du terrain, il se donne autant que nous, c'est le douzième joueur. Il nous parle beaucoup. Il vit le truc à fond. C'est magnifique. Il nous a redonné les valeurs et l'état d'esprit dont on avait besoin. Plus que du talent, il fallait être une équipe, et Djamel a su faire de l'Algérie une équipe. Tout le mérite lui revient", a déclaré Mahrez comme pour souhaiter à son coach de poursuivre sa mission à la tête de l'EN. Il est revenu également sur ce triomphe continental. Un exploit qu'il a comparé à celui de Leicester en 2016, qui a remporté, contre toute attente, le championnat de Premier League. "Il y a des moments comme ça dans le football, ça ne s'explique pas. C'est comme avec Leicester, quand on a gagné le titre. On sentait vraiment qu'il ne pouvait rien nous arriver. Durant la CAN, j'ai ressenti exactement la même chose. Avec tout ce qui nous poussait autour, on avait une super équipe, un super entraîneur... Tout était réuni", a-t-il commenté. Toutefois Ryad Mahrez n'a pas été épargné par certaines critiques extra-sportives. En Egypte on voulait le condamner et le priver même d'entrée en terre égyptienne suite à un incident survenu lors de la cérémonie de remise du trophée, reprochant au capitaine des Verts de snober le Premier ministre égyptien en refusant de lui serrer la main. "Je ne savais pas qu'il était le Premier ministre égyptien. J'ai serré la main au président de la CAF, au président de la FIFA, au président de l'Algérie, j'allais continuer pour saluer les aux autres personnes. Je ne savais pas qu'il était le Premier ministre égyptien. A ce moment-là on m'a appelé pour me remettre la coupe. Donc ce n'était pas du tout voulu, je n'ai pas fait exprès de ne pas lui serrer la main et je profite de cette occasion pour présenter mes excuses au peuple égyptien. Ce n'était pas vraiment voulu et je suis désolé", s'est-il exprimé en marge de la cérémonie organisée en son honneur par le maire de Sarcelles. L'enfant originaire de la localité de Beni Snouss à Tlemcen, en plus de ses performances sur le terrain, s'est également distingué pendant la CAN par quelques tweets pour répondre à certains élus du Rassemblement national (extrême droite française) qui avaient affiché leur haine concernant les défilés des supporters algériens en France après chaque exploit des Verts. "Je l'ai fait sur le moment parce que je sentais qu'il fallait le faire. Bon, ça a fait un buzz. Mais c'est tout, on va s'arrêter à Mahrez le footballeur, je pense que c'est là où je suis le plus légitime, je ne fais pas de politique. Il fallait lancer un message, il fallait vraiment le faire, mais soft. Ça ne sert à rien de mettre de l'huile sur le feu, d'attiser la haine. Il faut se mettre au-dessus d'eux, il n'y a pas d'un côté les Algériens, de l'autre les Français…on est tous ensemble. C'est pour ça que je tweetais les deux drapeaux. Je joue pour l'Algérie, je suis né et j'ai grandi en France", explique-t-il. Le meilleur joueur d'Angleterre et d'Afrique en 2016 garde les pieds. Mahrez ne s'affole pas lorsqu'on lui demande de remporter la coupe du monde : "Franchement après la coupe d'Afrique, je ne pense pas qu'on va gagner la coupe du monde", a-t-il admis avant que sa maman, présente à côté de lui au moment de l'interview, s'immisce dans la conversation. "On ne sait jamais, hein !", "Non maman !", rétorque Mahrez en lâchant tout de même avec ironie : "Enfin, on verra bien !". Ahmed Ifticen