Membre de la Commission nationale de dialogue et de médiation, Smaïl Lalmas a décidé de se retirer de cette instance. Sa démission intervient quelques heures après le discours du chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah, dans lequel il a rejeté tout préalable au dialogue. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - L'expert en économie a annoncé son retrait de la CNDM sur Facebook, aux environs de 18h. «Au peuple algérien et aux membres de la Commission de dialogue indépendante. En l'absence de réaction positive aux revendications populaires relatives aux mesures d'apaisements nécessaires à la réussite du processus de dialogue, et du fait des pressions que j'ai subies depuis la constitution de cette instance, j'ai pris la décision de me retirer immédiatement de cette Commission de dialogue. J'ai tenté, de toute mon énergie, de trouver une sortie de crise cependant… Allah n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité, que Dieu protège l'Algérie, gloire à nos martyrs», a écrit Smaïl Lalmas. Joint au téléphone, Lalmas a précisé que le cadre pour un «dialogue indépendant et constructif» est actuellement inexistant. «Il y a trop de pressions et les déclarations du pouvoir ne sont pas de nature à faciliter les choses», a-t-il souligné. De son côté, le président de la Commission nationale de dialogue et de médiation s'est dit étonné de la précipitation dont à fait preuve Smaïl Lalmas en annonçant son retrait. «Nous avions convenu de tenir une réunion avec l'ensemble des membres de notre instance. Nous devons prendre une décision collective, il aurait dû attendre que les membres qui sont en dehors d'Alger puissent nous rejoindre», a déclaré Karim Younès. Selon lui, cette «réunion se tiendra sous peu. La Commission prendra les décisions qu'elle jugera nécessaire et rédigera une déclaration politique qui sera présentée au peuple algérien». Karim Younès, qui dit prendre acte des propos du chef d'état-major de l'ANP, a souligné que «l'autodissolution de la Commission de dialogue est une option qui n'est pas à écarter ». Dans un discours prononcé hier mardi, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah a rejeté les mesures d'apaisement demandées par le panel aux autorités et acceptées par le chef de l'Etat par intérim. T. H.