La Commission nationale pour le dialogue et la médiation (CNDM) a tenu, hier, sa première réunion de travail pour adopter une déclaration de principes. Un septième membre a rejoint cette instance dont la composante pourrait être élargie ces prochains jours. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Les réactions négatives qui ont ciblé, durant le week-end, la CNDM ne semblent pas avoir eu d'effet sur la détermination de ses membres. Hier dimanche, les six personnalités se sont réunies pour approuver une déclaration de principes ainsi que les modalités de travail de leur instance. Dans le communiqué sanctionnant cette rencontre, il est précisé que la Commission nationale pour le dialogue et la médiation est une entité «non gouvernementale et non exclusive» et que les personnalités qui la composent sont «indépendantes de l'Etat, de ses divers organes ainsi que du Hirak». «La composition de la Commission peut être élargie par décision et l'opinion publique en sera informée. L'Autorité est souveraine dans ses décisions et agit sans ingérence d'aucune partie. Le principal objectif des travaux de la Commission est de consulter, de communiquer et de dialoguer avec les acteurs de la société civile, les partis politiques, les personnalités nationales, des jeunes et des militants de différentes wilayas du pays afin de développer une vision précise pour une sortie de la crise actuelle», précise le communiqué signé par le président de la commission, Karim Younès. Conférence nationale souveraine Pour mener à bien sa mission, l'instance envisage d'établir un «calendrier de rencontres» dont l'objectif est de répertorier les «propositions concrètes» des différentes parties. «Après les cycles de dialogue, la Commission rédigera les propositions qui lui seront soumises et pourra procéder à toute médiation afin de concilier les propositions qui leur ont été faites, en cas de contradictions potentielles entre elles». La Commission nationale pour le dialogue et la médiation procédera à la présentation des propositions finales lors d'une «Conférence nationale souveraine dans ses décisions, qui engageront l'ensemble des autorités». «Les parties qui ont participé au dialogue seront invitées à cette conférence, les propositions finales seront adressées à la présidence de l'Etat afin de les traduire sous forme de lois, règlements et procédures», note la CNDM. La Commission Younès indique qu'elle aura la possibilité, dans le cadre de son travail, de recourir à l'avis «d'experts juridiques et autres». Au terme de ce communiqué, la Commission a réitéré son appel aux autorités à mettre en œuvre les mesures «de calme et d'apaisement». Appel à participation Notons que depuis hier, un septième membre a rejoint Karim Younès, Fatiha Benabbou, Smaïl Lalmas, Azzedine Benaïssa, Abdelwahab Bendjelloul et Bouzid Lazhari. Il s'agit de Mohamed Yacine Boukhnifer, présenté comme étant «jeune membre du Hirak». Dans un second document, les membres de la Commission ont également lancé un appel à vingt-trois autres personnalités à les rejoindre. Cet appel «répond à la volonté du Mouvement populaire lors du 23e vendredi de manifestations à renforcer les rangs de la Commission par d'autres personnalités dans le but de garantir le succès du processus de dialogue national». Dans cette liste, figurent les noms des personnalités de différents horizons à l'instar de Mokrane Aït Larbi, Mustapha Bouchachi, Djamila Bouhired, Ahmed Taleb Ibrahimi, Mouloud Hamrouche, Ahmed Benbitour, Hada Hazem ou encore Abdelaziz Rahabi. Reste à savoir qu'elle sera la réaction de personnes concernées par cet appel, sachant que plusieurs d'entre elles ont déjà refusé de participer à ce processus de dialogue. T. H.