L'entrée de Mucho au Café des amis impose le silence. Personne n'ose croiser son regard, y compris Cheikh Zoudj, qui officie au Minaret et Zayyem, le boss de la Maison du drapeau qui excelle dans les discours patriotiques de la place du Garde-à-vous. Personne ne sait s'il est un justicier ou un voyou, un bandit d'honneur ou un simple malfrat. Zongo, le patron du bistrot, partage un secret avec Mucho. Quoi de mieux qu'une couverture en noir et blanc pour un roman dont le titre est Rue de la nuit ? Il se passe des choses étranges dans ce nouveau roman d'Arezki Metref, paru aux éditions Koukou. «Plus d'un demi- siècle après les principaux événements rapportés ici, quelqu'un frappa à ma porte (…) je venais de poser mon bâton de pèlerin du doute. Après bien des pérégrinations forcées à travers le monde, je revenais, septuagénaire mité par l'indolence mais l'émerveillement intact, l'âme décatie mais la conscience purgée, me fixer une fois de plus au peuplier. Vingt-cinq ans plus tôt, un attentat islamiste foiré par un de mes anciens élèves, Moh-Zyeux- Bleus, m'en avait chassé. Retour donc au brasier natal», raconte le narrateur. La cité du peuplier est hantée par un «être hybride absorbé et recraché par la nuit», un certain Mucho, dont l'entrée au Café des amis impose le silence et personne n'ose croiser son regard, y compris Cheikh Zoudj, qui officie au Minaret, et Zayyem, le boss de la Maison du drapeau qui excelle dans les discours patriotiques de la place du Garde-à-vous. Mucho, ce «Blek le Roc de nos illustrés» pour les enfants et les adolescents, reste mystérieux. A vrai dire, personne ne sait s'il est un justicier ou un voyou, un bandit d'honneur ou un simple malfrat. Zongo, le patron du bistrot, partage un secret avec Mucho. Poteau électrique qui surveille sa tanière, à la rue de la Nuit, semble en savoir plus qu'il n'en dit. Zazou, Moh-Garantita ou Dochine (Indochine ?) sont, entre autres, les «charmants» personnages de ce romain loin d'être à l'eau de rose. Arezki Metref est journaliste et écrivain, auteur de romans, d'essais, de nouvelles, de recueils de poèmes et de pièces de théâtre. Parmi ses ouvrages, figure l'essai algérie : chroniques d'un pays blessé, préface de Dennis Sieffert, paru en 1998, la pièce de théâtre L'Amphore, préface de Marie-Joëlle Rupp, parue en 2002 et Mes cousins des Amériques (2017), un recueil de récits parus dans le quotidien Le Soir d'Algérie. Kader B.