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«Ali Bitchin, pour l'amour d'une princesse» de Riccardo Nicolaï.. C'est un beau roman, c'est une belle histoire
Publié dans Le Temps d'Algérie le 28 - 06 - 2019

C'est un beau roman, c'est une belle histoire, chantait Michel Fugain. Si Fugain racontait une romance d'aujourd'hui, à travers «Ali Bitchin, pour l'amour d'une princesse», paru aux éditions Koukou, l'italien Riccardo Nicolaï nous fait revivre une belle histoire du passé.
Ayant reçu un grand succès en Italie, le roman «Ali Bitchin, pour l'amour d'une princesse» a été traduit de l'italien vers le français par Karim Metref et publié en Algérie aux éditions Koukou à la demande de son auteur, Riccardo Nicolai, grand passionné d'Ali Bitchin. Libraire de profession et comédien à ses heures perdues, Riccardo Nicolai est un véritable féru d'histoires anciennes. Il est aussi issu du même village (Massa en Toscane en Italie) qu'Ali Bitchin, Aldino Peccini de son vrai nom. Une chose qui a stimulé encore plus la passion de cet auteur pour ce personnage historique haut en couleurs. Construit en 240 pages, le roman «Ali Bitchin ; pour l'amour d'une Princesse» revient sur l'histoire de ce marin italien (Ali Bitchin) s'étant échoué sur les côtes algériennes, emprisonné par les corsaires à Alger (en 1578) puis devenu un grand amiral de la flotte navale à Alger.
Entre histoire et fiction
En plus du volet histoire que Riccardo dépeint avec beaucoup de finesse en enchevêtrant la réalité avec un peu de fiction, il s'étale surtout avec passion sur l'histoire d'amour d'Ali Bitchin avec la légendaire Lalahoum, fille d'Ahmed Belkadi, roi du royaume de Koukou en Kabylie. «Lorsque j'ai entendu cette histoire, je m'y suis tout de suite identifié. Et quand j'ai retrouvé des lettres que le prince de la ville de Massa, Alberico Malaspina écrivait à Ali Bitchin quand il était esclave à Alger, ça m'a poussé à faire des recherches, à étudier davantage cette époque et à venir ici à Alger pour écrire ce roman. La préface du livre, je l'ai écrite au Milk Bar à Alger…», indique Riccardo Nicolaï. En poursuivant sa quête du détail et pour bien écrire ce roman qui n'est pas un livre historique, Riccardo s'est basé sur des dates et des faits historiques bien réels. Le lecteur retrouve dans le livre des dates correspondant à certaines batailles avec le bastion de France à El Kala et à Valence mais aussi des documents historiques de l'époque ottomane du XVIIe siècle et autres contes de Miguel de Cervantès, des références biographiques de livres d'ambassadeurs français qui parlent d'Ali Bitchin et de la Casbah d'Alger… Riccardo s'est aussi basé sur les mémoires de Diego Giaédo et Manuel Dargio, esclaves avec Ali Bitchin à Alger. Au-delà de toute cette documentation très riche, Riccardo, dit-il, s'est «questionné le temps et les lieux avec toujours cette voix intérieure qui m'appelait pour accomplir ce travail. Je suis allé en Kabylie, à la Casbah et à Bab El Oued où j'étais agréablement inspiré en scrutant le ciel qu'Ali Bitchin regardait, le soleil qu'il aimait tant. Je dirais même que j'ai presque senti ses chaînes d'esclaves… j'étais totalement en immersion, très investi et déterminé à vivre cette histoire au point où je me suis senti un peu Ali Bitchin. Toutefois, il ne faut pas oublier que c'est un roman. Et j'y ai mis beaucoup de fantaisie…j'ai mis 10 mois à l'écrire même si la recherche ne m'a pris qu'un an et demi (en 2014)…», indique t-il.
Une mosquée pour l'amour d'une femme
Pour Riccardo, l'un des trois motifs pour lesquels Bitchin n'est plus reparti en Italie, c'est bien sûr l'amour extraordinaire qu'il avait pour Lalahoum. Cette fille du roi du royaume de Koukou qu'il avait connue pendant une fête de la profession de foi musulmane organisée au Palais des rais. Elle était devenue sa raison d'être. Un coup de foudre pour lequel il disait ne plus arriver à dormir la nuit… Ali Bitchin décida alors de demander la main de sa belle auprès de son père, le roi. Mais Lallahoum avec son caractère trempé n'a pas voulu de lui immédiatement. Il décida alors de lui construire une somptueuse mosquée qui existe encore à ce jour, c'est la mosquée d'Ali Bitchin à la basse Casbah d'Alger (Zoudj âyoune). Ayant connu un grand succès en Italie, l'auteur souhaite en avoir autant en Algérie. «En plus du livre, j'en ai fait aussi une pièce de théâtre en Italie «Ali Piccini» que j'ai adaptée avec mon frère qui est metteur en scène. La comédienne ayant campé le rôle de Lalahoum est Hania Belkadi, une jeune Algérienne qui vit à Paris et qui est la descendante directe de Lalahoum. C'était un moment très fort que je souhaite partager avec le public algérien», a déclaré Riccardo Nicolaï.


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