Le secrétaire général par intérim du RND s'attaque à ceux qui ne cessent de réclamer la mise au placard des partis de l'ex-allégeance, ceux qui avaient accompagné le président de la République déchu par la mobilisation populaire du 22 février écoulé le long de son règne de vingt ans. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Azzedine Mihoubi qui présentait, hier mercredi, lors d'une conférence de presse, la nouvelle initiative du parti intitulée «la mutation républicaine», a réfuté les mots d'ordre d'exclusion des partis de l'ex-allégeance. «Nous sommes des Algériens et des partenaires, nous avons des défauts comme les autres partis qui appellent à notre exclusion, des partis qui étaient partie prenante de la phase passée. Nous devons mettre tout le monde sous le microscope car on ne peut traiter ces questions en lançant des sentences teintées de populisme et de surenchère», soutient l'ex-ministre de la Culture pour qui il faudra «effacer le lexique d'exclusion de notre glossaire politique». Pour Mihoubi également «on ne peut résoudre l'exclusion dont ont été victimes certains durant les périodes précédentes par l'exclusion». Et de louer les «efforts de l'ANP (Armée nationale populaire), qui, selon lui, est constante dans sa lutte contre la corruption et son souci permanent de sauvegarder le cadre constitutionnel». Une armée qui, poursuit-il, «a administré de vraies leçons en sauvant l'Etat national de l'effondrement durant les années 90 du siècle dernier, face au terrorisme alors qu'actuellement, elle fournit davantage d'efforts pour sauvegarder le cadre constitutionnel du pays et offrir les conditions idéales à la justice pour accomplir ses missions». «L'ANP s'est attachée à la Constitution et est sujet de critiques inacceptables», dit-il encore s'interrogeant quant au cas «où elle aurait agi en dehors de la loi fondamentale du pays». Et au secrétaire général par intérim du RND de faire l'économie de tout commentaire quant à, justement, cette campagne menée contre la corruption. «Quand la justice entame son travail, les politiques doivent respecter une ligne rouge et au RND, nous avons mis une limite entre l'action politique et la justice que nous devons laisser accomplir ses missions, elle qui est la seule à connaître les contenus des dossiers des accusés», soutient-il. Concernant le panel en charge de la médiation et du dialogue, Azzedine Mihoubi a estimé que l'équipe que coordonne Karim Younès accomplit ses missions en «toute souveraineté», invitant les partis à «attendre les résolutions du dialogue» qui est, selon lui, un «impératif et pas un choix». Ceci dit, il estime que cette instance ne doit pas être partie prenante du dialogue mais comme outil pour sa conduite et pour sa direction. Autrement dit, explique-t-il, «elle devra s'interdire de poser des conditions préalables, entre autres des discussions autour de la Constitution, la justice, les constantes nationales et l'Armée nationale populaire et de dicter des exigences qui ne s'accordent pas avec sa nature», considérant «qu'elle doit, à ce titre, afficher une entière neutralité avec les parties concernées et accorder à cette attitude une importance sensible et primordiale». Et de regretter le refus de nombre de personnalités nationales de se joindre à cette instance, trouvant «inadmissible de les supplier de participer au dialogue alors qu'il en est de leur devoir national et de leur conscience». Expliquant, par ailleurs, la nouvelle démarche du parti, la «mutation républicaine», le patron intérimaire du RND la met sur le compte d'un «devoir national nécessaire en ce moment précis», estimant «qu'après six mois de vie politique agitée, nous sommes contraints de débattre d'un thème de transition républicaine qui accompagnerait l'Etat dans le passage d'une démocratie naissante vers un renouveau républicain, tel qu'espéré par notre peuple». Une démarche qui procède, ajoute-t-il, de la «volonté sincère du RND de contribuer en tant qu'acteur politique, à l'enrichissement du débat autour du dialogue sur le devenir de la République dans le contexte des tiraillements que connaît l'Algérie depuis le début de l'année». Pour lui, «tous les efforts qui devront tendre, dans la phase actuelle, vers un but unique, celui d'aller à une élection présidentielle qui concrétiserait les articles 7 et 8 de la Constitution et dans laquelle l'urne sera le seul arbitre». Et de plaider pour le report du débat autour des autres questions politiques, idéologiques et culturelles, à l'issue de la tenue de l'élection présidentielle à l'effet, selon lui, d'approfondir les fondements de la nouvelle république» à laquelle le RND appelle. M. K.