Le Paris SG fait-il toujours peur ? Sa défaite à Rennes (2-1) dimanche, la première de la saison dès la 2e journée, a mis en lumière ses problèmes récurrents, autour de trois hommes qui les symbolisent l'entraîneur Thomas Tuchel, la superstar Neymar et le gardien Alphonse Areola. Tuchel en première ligne C'est le point zéro de l'autoroute des calamités parisiennes, tellement incontournable que Tuchel l'a encore évoqué en Bretagne : depuis l'humiliation en Ligue des champions contre Manchester United en mars, son équipe a chuté six fois sur la scène nationale, un bilan qui dépasse les bornes de l'acceptable pour le club le plus riche — et de très loin — du pays. Sur le grill en fin de saison dernière, le technicien allemand est sorti sans encombre de l'été qui a remodelé la direction sportive parisienne, avec l'arrivée de Leonardo à la place d'Antero Henrique. Mais pour le moment, il n'arrive pas à transposer cette nouvelle donne sur le terrain, où le manque d'organisation de ses joueurs à Rennes le remet inévitablement en premièr ligne des critiques. Son 5-3-2 frileux a donné le tournis même aux plus réguliers de ses cadres, comme Marquinhos. En attaque, Julian Draxler, qu'il continue de titulariser à la place de Neymar, a traversé le match comme une ombre, dominé dans sa zone par Eduardo Camavinga, 16 ans et bien plus remuant. «Ce n'était pas le vrai Paris», s'est défendu Thiago Silva. Mais les soucis au milieu, en défense où les latéraux Thomas Meunier et Juan Bernat ont pris l'eau, et dans l'animation offensive — amplifiés par une cascade d'absences (Kimpembe, Kurzawa, Herrera, Kehrer, Neymar, plus Gueye pas encore prêt) —sont connus depuis les Red Devils. Et Tuchel n'a toujours pas la clé. «Je n'ai pas la pression. Je suis entraîneur et un homme très heureux car c'est un cadeau. C'est-happy-life», a-t-il balayé dimanche. Neymar, un cas à régler S'il y a eu un vainqueur parisien à Rennes, c'est bien Neymar : ses inspirations ont beaucoup manqué à ses coéquipiers et surtout à Kylian Mbappé qui a trop voulu agir seul. «Ney» est «indispensable», a lâché Silva. L'étirement de la série de son transfert, après une semaine qui n'a vu aucune avancée entre le PSG et Barcelone, n'est pas une bonne nouvelle pour les Parisiens qui souffrent de ne pas pouvoir se projeter dans l'avenir, accaparés par ce dossier hors normes qui revient à chaque zone mixte, chaque conférence de presse. Pour Tuchel, cela retarde la construction de son attaque, d'autant que le Brésilien ne partira pas «sans remplacement» pour le coach qui n'a pas caché sa préférence de voir son joueur poursuivre dans la capitale. Les deux semaines jusqu'à l'issue du mercato vont décider d'une grande partie de la saison du PSG. L'hypothèse que «Ney» reste avait pris de l'ampleur ces derniers jours. Mais dans le même temps, la défaite vendredi à Bilbao (1-0) du Barça, sans Messi ni Suarez blessés, rappelle qu'il y a urgence à agir en Catalogne aussi. Areola, l'éternel débat Dans la capitale, il y a des choses qui ne bougent pas, comme la Tour Eiffel et le débat sur le gardien n°1 du PSG. Avec les départs cet été de Gianluigi Buffon et de Kevin Trapp, Alphonse Areola semblait tenir la corde pour mettre fin à ce lancinant problème. Mais en Bretagne, il s'est troué, au point que son coach, qui lui demandait de «prouver» qu'il avait la carrure d'un titulaire indiscutable il y a peu, a rouvert la question : «Je ne peux pas confirmer qu'il sera n°1 cette saison, car le mercato est encore ouvert. Chaque joueur doit montrer de la qualité, Alphonse aussi», a-t-il dit. Le nom de Gianluigi Donnarumma, que Leonardo a connu à l'AC Milan, a été évoqué par la presse ces derniers jours. Plus généralement, jusqu'au terme du mercato, ça va encore beaucoup parler autour du club.