La conférence sur la célébration de la date du 25 Août 1958, organisée par l'Organisation nationale des moudjahidine, hier, dimanche, au niveau du Musée national du Moudjahid à Riadh-el-Feth, a regroupé une assistance importante composée des anciens moudjahidine de la Fédération du FLN en France. Abdelhalim Benyelles - Alger (Le Soir) - Les débats ont tourné autour de quelques témoignages historiques vivants, autour de la révolution armée menée en France et en Europe, mais où aussi le soutien du mouvement populaire national contre le système (Hirak) a été présent. De même que la réaction à l'attaque que subit l'ONM par le SG du FLN. C'est une occasion qui a réuni les membres de l'ONM et du ministère des Moudjahidine qui a permis à beaucoup de militants du FLN de France de reprendre contact et de passer en revue, de par leur expérience, les événements qui ont marqué l'action militaire armée du FLN à l'étranger. Le SG par intérim de l'Organisation nationale des moudjahidine a rappelé à l'occasion que l'ONM a soumis à l'APN la proposition de loi criminalisant le colonialisme français en Algérie. Une demande demeurée sans suite. « Nous le réitérons au nom des anciens moudjahidine et du Hirak », a-t-il martelé. Et abordant justement la conjoncture politique qui prévaut en Algérie, l'orateur a tenu à qualifier le Hirak de « mouvement de l'espoir orienté vers le futur ». La représentante du ministère des Moudjahidine a insisté sur la préservation de la mémoire collective, alors qu'une ancienne moudjahida du FLN de France a appelé à une pensée collective pour le « frère » Lakhdar Bouregaâ incarcéré, ainsi que pour tous les jeunes manifestants emprisonnés pour avoir brandi le drapeau amazigh. « Je ne suis pas du tout d'accord !» a-t-elle clamé. Quant aux différentes interventions, elles ont porté sur la stratégie de la lutte armée du FLN à l'étranger « qui n'a pas été sporadique », souligne-t-on, ainsi que sur le message qu'elle sous-tend, à savoir celui adressé au peuple français sur les actes perpétrés par la France signataire de la Convention des droits de l'Homme. Un autre intervenant est revenu, dans son exposé, sur l'événement de l'heure et sur la crise que vit l'Algérie actuellement, félicitant l'ONM pour son soutien au Hirak, qui constitue, selon lui, « une position courageuse et honnête». Enfin, en marge de la conférence qui a commémoré la date historique du 25 Août 1958, le secrétaire général par intérim de l'ONM a bien voulu nous livrer la position des anciens moudjahidine sur la crise que vit le pays, en déclarant que « l'ONM est de tout cœur avec le Hirak » car il s'agit avant tout de « revendications fondées ». Selon lui, le pays vit un blocage politique par manque de dialogue. Et à propos du Panel de dialogue dirigé par l'ex-président de l'APN, Karim Younès, Mohand Ouamor Benelhadj considère qu'« il faut qu'il y ait deux parties pour qu'il y ait dialogue ». Et c'est ainsi qu'il n'y va pas avec le dos de la cuillère pour s'attaquer à la composante du panel qui « relève du régime », a-t-il accusé. Enfin, le SG de l'ONM a saisi l'occasion pour réitérer la revendication de l'organisation relative au retrait du sigle FLN de la scène politique. Et de poursuivre : « Notre demande est juste, car le sigle FLN appartient au peuple algérien.» Mohand Ouamor Benelhadj est revenu sur la réaction du SG du FLN Mohamed Djemaï qui a suscité l'indignation de l'ONM. « Nous avons fait l'objet d'attaques virulentes et impardonnables de la part du SG du FLN », nous a-t-il rappelé, avant d'ajouter que ce dernier a usé d'« invectives », et « de graves accusations en direction de ma personne ». « Le SG du FLN m'accuse de relais de l'étranger en Algérie et aussi de composer avec d'autres formations politiques », a-t-il précisé encore, considérant que « le SG du FLN est à bout d'arguments ». « Je suis conscient que notre demande est juste », a-t-il conclu. A. B.