Les propos prêtés à l'ambassadeur russe à Alger, sur le mouvement populaire qui secoue le pays depuis plus de six mois maintenant, n'ont pas fini de susciter des réactions de partout, sur les réseaux sociaux notamment, qu'un autre diplomate vient se fendre d'une déclaration qui, elle, se trouve empreinte de beaucoup de recul par rapport à celle attribuée au représentant de la Russie à Alger. En effet, c'est Jean-Yves Le Drian, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères français, qui s'est, une nouvelle fois, exprimé sur la situation en Algérie pour faire état du «seul souhait de la France», lors de son discours de clôture de la 27e édition de la Conférence des ambassadeurs et des ambassadrices, qui s'est tenue dans la foulée du G7 de Biarritz. Lors du court passage réservé à l'Algérie, le chef de la diplomatie française s'est en effet abstenu de faire dans les conseils pour assurer que «le seul souhait de la France, compte tenu des liens profonds qui nous rattachent à ce pays, c'est que les Algériens trouvent ensemble les chemins d'une transition démocratique». Des propos que Jean-Yves Le Drian dit avoir tenus lors de sa rencontre avec son homologue algérien lors du sommet des deux rives, à Marseille en juin dernier. «Nous sommes confiants dans l'esprit de responsabilité, de civisme, de dignité, qui prévaut depuis le début des manifestations et nous sommes attentifs à ce que cet esprit puisse continuer de s'exprimer pacifiquement dans le respect de la liberté d'expression et de manifestation» a-t-il ajouté avant de dire sa conviction que «la solution, c'est le dialogue démocratique» pour conclure sa courte parenthèse en assurant que «dans ce moment historique», la France continuera à se tenir aux côtés de l'Algérie et des Algériens dans le respect et l'amitié qui président aux relations entre les deux pays. Un avis en tout point dans la ligne de conduite que s'est imposée la France depuis le début du mouvement, le 22 février, lorsque le même ministre français s'était contenté, au début du mois d'avril dernier, de saluer la mobilisation «continue, digne et pacifique» des Algériens pour, ensuite, se dire «confiant dans la capacité des Algériens à poursuivre la transition démocratique dans ce même esprit de calme et de responsabilité», quelques semaines après que le quotidien Le Monde eut révélé que la France officielle avait décidé «ni ingérence ni indifférence» mais qu'en même temps, le dossier Algérie constitue «une priorité absolue», le tout en soulignant la très inconfortable position de la France qui «craint d'être accusée de soutien au régime si elle se tait ou d'interférence si elle prend position». Azedine Maktour