Maintenant que le corps électoral pour l'élection présidentielle serait convoqué le 15 septembre prochain, selon l'annonce faite, avant-hier lundi, par le chef d'état-major, que reste-t-il de la mission du panel de la médiation et de dialogue sinon que de finaliser les projets de loi portant révision du code électoral et institution d'une haute instance indépendante d'organisation des élections. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Deux documents qui, à la lumière de cette sortie du général de corps d'armée Ahmed Gaïd-Salah, met ainsi fin à toutes les supputations autour de la feuille de route de l'instance que coordonne Karim Younès, devront être finalisés au «plus vite» au gré des remarques et suggestions de ceux, parmi les chefs de partis, organisations et acteurs de la société civile avec lesquels l'ancien président de l'APN s'est concerté. Certainement pris au dépourvu par cette sortie de Gaïd-Salah, le panel semble décidé à aller au bout de sa mission. Son coordinateur a poursuivi, hier mardi, ses concertations en rencontrant les chefs de deux partis. Il en fera de même aujourd'hui et même les prochains jours, soutient le chargé à la communication du panel. Pour Djamel Karkadène, il s'agit de faire la «synthèse de toutes les propositions émises par ceux qui ont accepté l'invitation du panel». Des propositions qui, poursuit-il, vont «toutes dans le sens d'une élection présidentielle au plus vite». Et quid des avis contraires de ceux, nombreux parmi les partis, les syndicats et autres acteurs associatifs, syndicaux et le mouvement populaire, qui ont tourné le dos à ce dialogue ? Notre interlocuteur a été de marbre à cette interpellation. Et une fois leurs moutures finales élaborées, les deux documents seront remis au chef de l'Etat intérimaire qui, certainement, devra saisir le gouvernement pour en faire des avant-projets de loi à soumettre au parlement dans ses deux chambres. Une procédure réglementaire qui prendra du temps avant l'adoption des deux textes qui ne fait aucun doute, les deux partis majoritaires au sein de l'APN et du sénat ayant déjà exprimé leur disponibilité à accompagner le processus. Encore faudra-t-il mettre en place la future instance indépendante d'organisation des élections qui se fera par décret présidentiel qui en nommera les membres au niveau national et ses appendices au niveau local (wilayas et communes) et même au sein de notre communauté établie à l'étranger. Par ailleurs, l'Instance de médiation et du dialogue a démenti que son coordinateur ait agi en dehors de la capitale. Dans un communiqué, elle assure que toutes les activités et rencontres de son coordinateur, Karim Younès, ont eu lieu à Alger, au niveau de son siège ou aux sièges des partis politiques et qu'il ne s'est jamais déplacé dans aucune autre wilaya. «Depuis que l'INDM a entamé sa mission, et à ce jour, son coordinateur Karim Younès ne s'est déplacé dans aucune wilaya et toutes les activités et rencontres qu'il a eues se sont déroulées au siège de l'Instance, sis au Centre culturel Larbi-Ben-M'hidi, ou aux sièges des partis politiques implantés à Alger», précise l'instance. Et d'inviter à «ne pas céder à ces manœuvres tendancieuses qui ne visent qu'à ternir l'image du coordinateur et membres de son Instance afin de torpiller toute démarche sérieuse à même de mener l'Algérie à bon port», allusion faite aux informations sur «des rencontres de Karim Younès dans certaines wilayas, d'où il aurait été chassé». Mostefa Hamouda se retire Ceci dit, la sortie, avant-hier lundi, du vice-ministre de la défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, n'a pas été sans faire de vagues au sein dudit panel. C'est ainsi que Mostefa Hamouda a décidé, hier mardi, de se retirer du Comité consultatif de ladite instance. Il explique sa démission par deux raisons, l'une majeure et l'autre conjoncturelle. «Tout en sachant que cette instance n'avait pas vocation à décider de quoi que ce soit et à n'émettre que des avis, j'avais espéré qu'on nous aviserait lorsque des orientations importantes seraient imminentes. Or, ce fut loin d'être le cas puisqu'avant même la fin de nos travaux, nous avons su, comme n'importe quel citoyen de la rue, que des élections allaient être organisées dans des délais records», explique-t-il comme première raison. «La seconde raison, ajoute Mostefa Hamouda, pour laquelle j'abandonne cette charge pour laquelle je m'étais engagé avec un vif enthousiasme, c'est que je croyais que le Comité consultatif était un organisme neutre qui ne nouerait aucune relation privilégiée avec quiconque et ne se laisserait circonvenir par aucun parti ou entité», affirmant, par ailleurs, avoir remarqué que le Comité consultatif a «ignoré certaines situations comme les emprisonnements d'opinion et auxquelles il n'a pas été suggéré de solutions et n'ont même pas été évoquées». M. K.