La marche du mardi a rassemblé hier à Alger quelques centaines de personnes, dont un faible nombre d'étudiants. Partis de la Place des Martyrs en milieu de matinée, les marcheurs sont passés par la rue Ben M'Hidi et se sont arrêtés devant le centre culturel Larbi Ben M'Hidi, siège de l'Instance nationale de dialogue et de médiation (INDM) pour crier des slogans hostiles à cette Instance et au dialogue. Ils sont ensuite allés à la Grande Poste en lançant les slogans habituels contre le dialogue, les médias, les élections,… et en annonçant la désobéissance civile. Ils se sont ensuite dispersés dans le calme après avoir lancé des slogans provocateurs à l'égard des institutions. La tendance à la démobilisation chez les manifestants extrémistes contraste avec la démarche du dialogue qui devient une tendance lourde et irréversible dans l'opinion publique et la classe politique algériennes. C'est le constat qui s'impose à la veille de la rentrée sociale. Force est de reconnaître que l'INDM, coordonnée par Karim Younès, a gagné sa crédibilité auprès de la population algérienne, pratiquement toutes catégories confondues et à travers le territoire national, particulièrement chez les jeunes, parmi lesquels on trouve des animateurs actifs du hirak. Ce n'est pas sans raison que le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, a salué lundi à Oran les efforts «patriotiques et sincères» consentis par l'INDM, en valorisant les résultats encourageants réalisés «en si peu de temps». Après un début laborieux mais déterminé, l'INDM a pris sa vitesse de croisière, encouragée par les nombreuses adhésions à la démarche du dialogue, de partis politiques et de personnalités nationales, ainsi que dans la population. L'Instance enregistre des marques de soutien de la part de la classe politique et du mouvement associatif, ce qui prouve qu'elle gagne en confiance et en crédibilité. Mise en place le 25 juillet dernier, l'Instance a reçu, à ce jour, des acteurs de la société civile et plusieurs centaines de jeunes citoyens venus de différentes régions du pays exposer leur avis et préoccupations. Le dialogue fait de grands pas pour aller dans les plus brefs délais à une élection présidentielle transparente et régulière, sur la base d'une nouvelle loi électorale et garantie par une autorité électorale indépendante. Il s'agit de mettre au point rapidement tous les aspects liés à l'organisation du scrutin présidentiel, ses étapes préparatoires, les conditions qui lui sont nécessaires, le déroulement du calendrier électoral et la date de l'élection présidentielle.