C'est à partir de Ghardaïa que le coup d'envoi officiel et symbolique de la rentrée scolaire 2019-2020 a été donné, hier, mercredi 4 septembre, par le ministre de l'Education nationale Abdelhakim Belabed. Au total 9 millions d'élèves, tous paliers confondus, sont attendus cette année à l'échelle nationale. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Comme annoncé lors de la dernière rencontre avec les directeurs de l'éducation des wilayas, cadres du ministère et représentants des syndicats et associations des parents d'élèves le 2 septembre, l'inauguration officielle, hier, de la nouvelle année a été marquée par un cours inaugural portant sur «l'amour de la patrie, la fidélité à l'unité nationale et le rejet de toutes formes de la fitna», auquel ont assisté la délégation ministérielle et les partenaires sociaux du secteur de l'éducation. Cette cérémonie symbolique a eu lieu au niveau d'un collège situé au niveau d'une zone éloignée d'une dizaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, ce qui tend à traduire la volonté de «rapprochement de l'école des élèves», une politique adoptée particulièrement cette année par le secteur de l'éducation qui coïncide avec le déménagement de dizaines de milliers de citoyens acquéreurs de nouveaux logements. Le secteur a bénéficié cette année de la réception de 656 établissements scolaires, tous paliers confondus, et où le cas de la capitale mérite d'être signalé puisqu'elle a profité de l'acquisition de 186 nouvelles structures éducatives en attendant l'ouverture d'autres, en cours de finition, au cours de l'année scolaire. Ce sont là des informations recueillies lors de la conférence de presse du ministre de l'Education en marge de la conférence des cadres du secteur, lundi dernier, au siège du ministère de l'Education. Selon le premier responsable du secteur, Abdelhakim Belabed, la rentrée scolaire 2019-2020, revêt un cachet particulier à même de donner un nouveau souffle à l'éducation nationale, puisqu'il a insisté sur l'amélioration du niveau scolaire qui «reste en deçà du niveau escompté», comme il a tenu à rassurer les diplômés des ENS sur la disponibilité des postes d'emploi grâce à la décision gouvernementale, mais en même temps, le ministre a promis le traitement de certains dossiers en instance à l'instar de celui de la réforme du baccalauréat qui «est encore en cours d'étude», et dont les résultats «seront dévoilés dans les jours à venir», le même cas se pose pour l'édition du nouveau livre d'histoire, soumis à la révision du ministère des Moudjahidine et «à l'approbation de certaines réalités historiques inhérentes à la Révolution algérienne 1954-1962», ajoutant à cela l'élaboration d'un nouvel organigramme en préparation visant l'organisation de l'administration centrale de son département qui sera présenté au gouvernement. Enfin, la rentrée scolaire 2019-2020 a connu une augmentation de la prime de solidarité au profit de quelque trois millions d'élèves de familles démunies, dont les enfants orphelins, et ceux issus des familles sans revenus qui passera de 3 000 à 5 000 DA ainsi que la revalorisation de la prime de scolarité qui passera de 400 DA à 3 000 DA. A. B. ANNABA Le porte-parole du gouvernement préside la cérémonie Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Hassan Rebahi, a présidé, en début de matinée d'hier mercredi, la cérémonie officielle marquant la rentrée scolaire 2019-2020 à l'école Zouar-Salah de Kalitoussa, un nouveau pôle urbain de la commune de Berrahal, wilaya de Annaba. Cet établissement inauguré par le ministre, à la même occasion, accueille les enfants des nouveaux locataires ayant déménagé récemment dans ces lieux. D'une capacité d'accueil de 215 élèves des deux sexes dont 25 en classe préparatoire et 33 en première année primaire. Dans son exposé du secteur à Annaba, le directeur de l'éducation local, Ahmed Ayachi, a mis l'accent sur la préparation de cette nouvelle année pédagogique, entamée, selon lui, depuis la fin de la précédente. Il dira que 8 établissements nouveaux dont 1 lycée, 2 CEM et 5 groupes scolaires ont ouvert leurs portes ce 4 septembre 2019. Pour les 150 331 élèves que compte la wilaya, «des mesures ont été prises pour qu'ils puissent poursuivre leur scolarité dans des conditions normales». Il citera entre autres, «une réduction des surcharges de classe, constatées auparavant ; la disponibilité du livre scolaire et du transport scolaire, le renforcement des unités de dépistage sanitaire (UDS) ; le début des distributions de la prime de scolarité…». Prenant la parole, le ministre Hassan Rebahi a rappelé la décision du gouvernement relative à l'augmentation de la prime de scolarité qui passe cette année de 3 000 à 5 000 dinars. «C'est un effort consenti par l'Etat en cette période difficile pour venir en aide aux familles dans le besoin», tient-il à souligner. Sauf que parmi les parents d'élèves présents à cette cérémonie, se trouvait un ouvrier agricole dans le secteur privé qui a affirmé ne pas bénéficier de cette prime pour ses quatre enfants scolarisés. «J'appréhende toujours la rentrée scolaire. Et pour cause, mes enfants sont exclus de cette prime de scolarité. Avec mon maigre salaire d'ouvrier agricole, je me démène comme un diable pour réunir les gros frais nécessaires pour la scolarité de mes enfants». A l'issue de la cérémonie, le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement a pris la route de la wilaya de Skikda pour une cérémonie similaire. Selon des affirmations de membres de la délégation ministérielle, le représentant du gouvernement a été désigné pour présider les cérémonies officielles de cette rentrée scolaire dans cinq wilayas de l'extrême nord-est du pays, le même jour. A. Bouacha Oran 36 000 élèves aux besoins spécifiques ont rejoint leurs classes Hier, à l'occasion de la rentrée scolaire à Oran, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M. Hassan Tidjani Haddam a fait savoir que plus de 36 000 élèves aux besoins spécifiques ont rejoint les établissements d'enseignement à l'image de tous les autres élèves, et ce, à travers les établissements ordinaires et privés. Venu donner le coup d'envoi de la rentrée scolaire 2019-2020, le ministre a insisté sur la nécessité de prendre soin de cette catégorie en indiquant que la caisse de Sécurité sociale est prête à mettre en place des procédures spéciales avec les établissements d'enseignement afin d'assurer une scolarisation normale pour ces enfants aux besoins spécifiques. Assurant qu'il s'agit là d'efforts consentis entre différentes institutions de l'Etat afin d'assurer un avenir à ces enfants que ce soit à travers les études ou bien par des formations professionnelles. A Oran, ce sont près de 366 319 élèves qui ont rejoint les bancs de l'école, une wilaya qui compte pour cette année la mise en service de 37 établissements d'enseignement au niveau des nouveaux pôles urbains, ainsi que des communes d'Es Senia, Sidi Chahmi, Arzew, ou encore Sidi-Benyebka. Cette année, les élèves scolarisés dans des zones reculées ont pu bénéficier de 23 nouveaux bus scolaires répondant à toutes les commodités, confort et climatisation. S'agissant des élèves aux besoins spécifiques qui ont regagné hier les établissements scolaires à Oran, ils étaient près de 500 élèves dont 108 élèves autistes répartis dans 15 établissements d'enseignement, 185 élèves atteints de trisomie 21 et 11 élèves ayant une déficience intellectuelle légère. A. B. Béjaïa Fortes perturbations dans certains établissements La nouvelle rentrée scolaire qui s'est déroulée normalement dans la majorité des communes de la wilaya a, néanmoins, connu de très fortes perturbations dans certains établissements. C'est le cas des écoles primaires des frères Soummari et Boucherba au niveau du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, respectivement par le non-achèvement des travaux des blocs sanitaires et administratifs et le retard pour l'attribution d'un logement de fonction au nouveau directeur après le refus de l'ancien responsable de quitter son logement d'astreinte occupé malgré son départ à la retraite. Les élèves n'ont pas rejoint les bancs des classes, pour cette première journée de cours au niveau de l'école des frères Soummari. Un rassemblement de protestation a été observé devant le siège de la wilaya pour se plaindre du retard dans la prise en charge des problèmes que rencontre l'école en question. Dans l'école primaire Bouttagha du village Tasga, commune de Timezrit, ce sont les mauvaises conditions de scolarisation des enfants notamment l'absence de sécurité suite à la dégradation des classes, des escaliers et des sanitaires qui sont pointées du doigt. Au niveau du CEM mixte de Feraoun, les enseignants étaient en grève pour demander le départ du directeur et l'entame des travaux de réparation des classes et l'aménagement de la cour. Il convient de noter que plus de 210 000 élèves étaient dans la matinée de mercredi au rendez-vous pour cette nouvelle année scolaire . Quelque 13 500 enseignants sont chargés de l'encadrement pédagogique des élèves des différents cycles d'enseignement . Un déficit de 216 professeurs, notamment en physique et mathématiques, est déploré par la Direction de l'éducation de Béjaïa qui s'apprête à le combler par le recours aux enseignants vacataires et ceux qui sont sur les listes d'attente , a-t-on appris de la Direction de l'éducation de Béjaïa. A. K. À ALGER Pas que des satisfactions La rentrée scolaire, tant attendue, a eu lieu hier mercredi, comme annoncé par le ministère de l'Education. L'année scolaire a, en effet, commencé tant pour les élèves que pour les parents qu'on oublie souvent de mentionner. Il y a de quoi être soucieux quant à la suite des évènements, dans cette période cruciale où le politique côtoie le quotidien de tous les Algériens. Ghazi Boucharef - Alger (Le Soir) - Après le rituel d'usage où les professeurs exigent aux élèves les fournitures nécessaires au bon déroulement de leur année, les cours commencent tout en douceur. Certains établissements scolaires ont préféré dire à ces derniers de revenir dimanche prochain. Ce qui n'a pas plu à tout le monde. «Après avoir pris le bus public et traversé un long trajet, j'ai rebroussé chemin dès mon arrivée à l'école, car les surveillants nous ont dit de revenir la semaine prochaine», a affirmé un jeune élève du primaire. Alors que le ministre de l'Education M. Belabed avait dernièrement annoncé la réception de 1 000 bus scolaires, relativement au programme en cours pour l'acquisition de 3 500 bus, plusieurs élèves continuent leur traversée du désert. «Cette situation est très accablante», proteste la mère d'une jeune élève qui commence sa première année au niveau moyen «Il y a 2 kilomètres entre notre quartier et le collège où a été envoyée ma fille. L'école primaire de ma fille se trouvait dans notre quartier. Maintenant qu'elle est au collège, je suis obligée de l'accompagner et de la ramener à pied, la matin et à midi», poursuit-elle, avant d'ajouter «j'ai dû sacrifier ma demi-retraite pour avoir le temps d'accompagner ma petite fille. Je ne pourrai jamais la laisser traverser une telle distance seule. Où sont les bus scolaires promis par le ministre de l'Education ?», se demande-t-elle. Par ailleurs, alors que le ministre de l'Education avait, en outre, affirme que 94% des cantines seront ouvertes, une professeure d'une école au primaire, alors qu'elle sortait de l'établissement, nous a confié qu'«une cantine avec cuisine avait été mise en place, au cours de l'année précédente. Cela dit, les deux demeurent, jusqu'alors, non opérationnelles et le resteront cette année d'après les informations que l'administration de l'école a reçues». «Nous avons commencé, entre professeurs, à planifier la rentrée scolaire, il y a de cela un mois. Cependant, je vous assure qu'hormis la réception promise de plus de manuels scolaires, aucun autre changement n'a été observé. Par exemple, nul programme scolaire du cycle primaire ne contient le moindre élément ayant un lien avec la langue anglaise», a-t-elle affirmé. Par ailleurs, rappelons que M. Belabed a mentionné, lors de son dernier discours, que le gouvernement a adopté l'activation de commissions de consultations pour le transport scolaire, au niveau des wilayas ainsi que des commissions communales de santé, d'hygiène et de l'environnement. Hier, 9 110 000 élèves dont 155 000 nouveaux ont rejoint les bancs des établissements scolaires. Il ne serait donc pas étonnant que le gouvernement ait peiné à appliquer son programme au niveau de tout le territoire national. G. B.