L'espoir suscité par la libération de la militante de RAJ, Sabrina Malek, convoquée pour avoir porté l'emblème amazigh, a été contrarié, jeudi, par le tribunal de Sidi M'hamed à Alger, en maintenant en détention quatre détenus incarcérés pour la même raison. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Les dizaines de citoyens et les familles des quatre jeunes qui croupissent dans la prison d'El Harrach, venus organiser un rassemblement devant le tribunal, étaient presque certains que Messouci Samira, Chalal Amokrane, Aouici Moustapha et Kichou El Hadi allaient être remis en liberté. Quelle fut grande leur déception lorsque les avocats leur avaient annoncé que la décision de les maintenir en détention est prise par le juge d'instruction. «Les quatre détenus du drapeau amazigh ont été entendus sur le fond par le juge d'instruction de la deuxième chambre du tribunal de Sidi M'hamed, aujourd'hui le jeudi 5 septembre. La décision du juge sera connue le dimanche 8 septembre, après procédure», a fait savoir le Collectif national pour la libération des détenus dans un communiqué. Durant toute la matinée, les manifestants ont appelé à la libération des détenus d'opinion, réitérant leur rejet des élections et du dialogue «avec les bandes». La décision de maintenir les quatre détenus et tous les autres en détention est incompréhensible, d'autant plus que certaines personnes poursuivies pour le même motif ont été libérées. La militante de RAJ n'a même pas été poursuivie et aucune procédure n'a été engagée contre elle. Elle a été invitée à rentrer chez elle sans aucune forme de procès. Mieux, le juge du tribunal d'Annaba a libéré un détenu, décidant même de lui restituer son drapeau, ce qui signifie que les arrestations des citoyens portant l'emblème amazigh n'ont aucune base juridique et prouvent que l'affaire est politique. Pourquoi a-t-on libéré certains alors qu'on a maintenu en prison d'autres ? A-t-on pensé à leur famille ? Pourquoi leur impose-t-on autant de douleur et de souffrance pour des affaires qui ne relèvent pas du pénal ? Les dizaines de manifestants ont lancé des slogans en faveur d'une justice indépendante et d'un Etat de droit. K. A.