L'accident de bus survenu dimanche lors de la crue d'un oued (rivière) dans le sud-est du Maroc a fait au moins 17 morts et 29 blessés, selon le dernier bilan publié hier lundi par les autorités locales. Les corps de six passagers avaient été trouvés au moment de l'accident et les recherches ont depuis permis de retrouver 11 autres cadavres, après ce drame survenu près d'un village de la région d'Errachidia, selon la même source. Les recherches se poursuivent pour retrouver d'autres victimes éventuelles, selon la même source. Dimanche, 29 passagers, blessés à des degrés variables, ont été transférés l'hôpital régional de la ville voisine d'Errachidia. Leur état de santé est «stable et ne suscite pas d'inquiétudes», selon un responsable au ministère de la Santé cité par l'agence de presse marocaine (MAP). Le bus de liaison régionale s'est renversé en traversant un pont près du village d'El Khank à la suite de crues causées par les pluies diluviennes, selon les autorités locales. Lors d'une visite sur place dimanche, le ministre de l'Equipement, Abdelkader Amara, a souligné que les citoyens devaient être attentifs aux alertes météo et ne pas les traiter «avec imprudence», d'autant plus que le niveau de crue de certains oueds est assez exceptionnel cette année, selon l'agence MAP. Le Maroc est touché depuis une dizaine de jours par des orages violents qui ont provoqué une crue meurtrière fin août sur un terrain de foot dans la région de Taroudant (sud) puis des inondations ayant causé des dégâts matériels importants dans plusieurs localités du pays. Située aux confins du désert, la région du Draâ-Tafilalet, où se trouve la province d'Errachidia, est sujette à deux phénomènes climatiques extrêmes, la sécheresse et les crues, avec une topographie accidentée accentuant l'ampleur des inondations. L'inondation est «le premier risque en termes de personnes tuées au niveau national», selon un rapport consacré aux risques climatiques publié en 2016 par l'Institut royal des études stratégiques (Ires). Des inondations frappent régulièrement les régions isolées du Maroc, avec des crues subites capables de transformer les lits secs des oueds en torrents destructeurs. En 2014, des inondations liées à des pluies torrentielles avaient fait une cinquantaine de morts et des dégâts considérables dans le Sud.