Bilan n Quarante-six personnes ont péri en quarante-huit heures. Ce ne sont pas les victimes d'une voiture piégée, mais des citoyens qui ont perdu la vie à la suite de violentes intempéries qui ont affecté huit wilayas du pays. Les caprices de la nature ne sont bien évidemment pas les seuls responsables de ce bilan macabre qui, de surcroît, a été enregistré la veille et le premier jour de l'Aïd el-fitr. Les défaillances en matière de réseaux d'assainissement et de conformité des habitations aux normes requises constituent les principaux facteurs de cette situation. La preuve : la plupart des inondations enregistrés à travers le territoire national ces dernières années ont causé des pertes humaines. Pourtant, dans le discours officiel on ne cesse d'insister sur la nécessité de mettre en place des plans d'habitation, d'urbanisme et de travaux publics qui mettent les citoyens à l'abri des bouleversements climatiques. A la suite de ces intempéries meurtrières, la Protection civile a, dans un communiqué publié hier vendredi, appelé les citoyens à «redoubler de vigilance» face aux inondations saisonnières des oueds et des cours d'eau dont la crue «entraîne des torrents dévastateurs et soudains pouvant causer des pertes humaines et des dégâts matériels». Les consignes données aux citoyens consistent à la nécessité de «rester loin des oueds et des cours d'eau, éviter de s'abriter sous les ponts et ne pas s'aventurer à traverser les oueds à pied ou en voiture pour ne pas s'exposer aux dangers des crues». Mais la vigilance suffit-elle dans de telles situations pour protéger les vies humaines ? En l'absence de réseaux d'assainissement performants et conformes aux spécificités géographiques de chaque région du pays, les crues des oueds «s'attaquent» aux citoyens en envahissant leurs habitations. Les inondations ayant frappé la wilaya de Ghardaïa, mardi passé, en est la plus ample des preuves. Les eaux ont, en effet, envahi les demeures des habitants de cette région à la suite de la crue de l'oued M'zab et ce, en raison de l'inexistence de réseaux d'assainissement, d'une part, et la non-prise en compte du risque météorologique dans les plans de construction, d'autre part. Et 33 personnes sont décédées, 48 autres blessées et plus de 1 400 habitations sinistrées, selon le bilan du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et le rapport de la cellule de crise installée à cet effet. Sept autres wilayas ont été touchées par les intempéries où 13 morts et 15 blessés ont été signalés. Il s'agit d'Adrar (1 mort), Tlemcen (1 mort et 13 blessés), Naâma ( 2 morts et 2 blessés) , Djelfa (2 morts), Tiaret (1 mort), Tébessa (4 morts) et Ouargla (2 morts).