Le président de Talaie El Houriate s'exprime au sujet de la tenue prochaine de l'élection présidentielle. Pour Benflis, le rendez-vous électoral est la «voie la moins risquée». Les conditions sont, dit-il, réunies pour sa tenue. Nawal Imés - Alger (Le Soir) - L'annonce de la tenue de l'élection présidentielle en décembre semble parfaitement convenir à Ali Benflis. Réagissant à la convocation du corps électoral, le président de Talaie El Houriate estime que «plus que jamais, la présidentielle se présente comme la voie de sortie de crise la moins risquée et la moins dommageable pour le pays tout en assurant aux demandes et aux aspirations légitimes de la révolution démocratique le cadre de leur réalisation pleine et entière de manière ordonnée, apaisée et sereine». Les conditions sont-elles réunies pour autant ? A en croire Benflis, oui puisqu'il explique que «les conditions institutionnelles, légales et procédurales de l'élection présidentielle sont en place. En dépit de quelques lacunes dont le caractère n'est pas déterminant, ces conditions répondent aux critères acceptables de tenue du scrutin présidentiel, tout comme elles garantissent, globalement, au peuple algérien, la libre expression de sa volonté et l'élection du futur président de la République en toute souveraineté». Il reconnaît, néanmoins, que «cette élection n'est ni ordinaire, ni routinière. Elle est exceptionnelle et décisive par son impact sur le véritable projet national que constitue l'entrée de notre pays dans l'ère de la modernisation politique, économique et sociale», ajoutant que «après que ses deux devancières se soient révélées infructueuses, cette troisième tentative n'a le droit ni à l'erreur, ni à l'échec» en raison de l'enjeu qui consiste, dit-il, de «sortir le pays d'une crise particulièrement grave dont il ne peut indéfiniment supporter et absorber les dangereuses répercussions. Il s'agit aussi de hâter le règlement de cette crise afin de remettre, au plus tôt, le pays en marche et lui permettre de faire face aux lourds défis politiques, économiques et sociaux dont l'urgence de la prise en charge et du traitement ne peut plus être ignorée ou éludée. Il s'agit, enfin, de l'objectif de rupture et de changement voulu par la révolution démocratique pacifique dans notre pays et dont il importe d'accélérer la réalisation au moyen du mandat de transition qui sera confié par le peuple souverain au futur président légitime de la République». Poursuivant son analyse, Benflis estime que «la crise actuelle est si profonde et si complexe, les menaces qu'elle fait peser sur l'Etat national sont si graves et si imminentes et les risques que ses développements potentiels échappent à tout contrôle sont si présents que son règlement rapide et définitif en devient une exigence existentielle pour l'Etat national lui-même» affirmant que «en s'exacerbant, la crise actuelle a donné lieu à une montée des tensions, à un approfondissement des différences et à une alimentation des passions. Un tel contexte n'est pas sans conséquence sur l'élection présidentielle et sur son aptitude à offrir une voie de sortie de crise à laquelle le peuple algérien croit et adhère et autour de laquelle il peut se rassembler» et de conclure : «C'est en cela que réside toute l'importance des conditions politiques de l'élection présidentielle qui doivent être le complément nécessaire et indispensable aux conditions institutionnelles, légales et procédurales. Il s'agit là des mesures connues d'apaisement et de confiance par lesquelles l'élection présidentielle gagnerait en crédibilité comme voie de sortie de crise évitant au pays un surcroît d'adversités et d'épreuves.» N. I.