Le président de Talaie El Hourriet, Ali Benflis, a estimé, hier mardi à Alger que le dialogue initié par la Commission nationale du dialogue et de médiation présidée par Karim Younes, doit satisfaire les demandes légitimes de la révolution démocratique qui vont dans le sens, a-t-il indiqué, de la nécessaire modernisation politique du pays et de la transformation de l'Etat national en Etat de droit. «Le dialogue reste l'instrument, privilégié, de règlement de la crise de régime», a-t-il dit. S'exprimant lors d'un point de presse à l'issue de sa rencontre avec les membres du panel présidé par Karim Younes au siège de son parti, Ali Benflis a considéré que la présidentielle demeurait l'option la plus raisonnable et nécessaire pour sortir le pays de la crise. «L'élection présidentielle est la voie la plus réaliste, la moins longue, la moins risquée et la moins coûteuse pour le pays aux plans politique, sécuritaire, économique et social», a-t-il dit. Pour peu que, a-t-il insisté, soient réunies les conditions politiques, institutionnelles et légales et, un environnement favorable pour la tenue d'un scrutin permettant, au peuple algérien d'exercer, pour la premiere fois, librement le choix du futur président sans que sa volonté ne soit dévoyée. Pour Ali Benflis la réussite du dialogue et la tenue de l'élection présidentielle doit, impérativement, réunir quatre conditions. La première, a-t-il dit, est la création d'un environnement apaisé pour le succès du scrutin et des signaux forts de la part des autorités quant à la volonté de garantir la régularité, la transparence et l'intégrité du scrutin. La seconde est le départ du gouvernement en place et son remplacement par un gouvernement de compétences nationales pour gérer les affaires courantes. La troisième, a-t-il poursuivi, est la création d'une autorité électorale indépendante investie de l'intégralité des prérogatives afférentes à l'organisation et au contrôle du processus électoral présidentiel qui prenne en charge l'ensemble du processus électoral depuis la révision des listes électorales jusqu'à la proclamation des résultats. Et, enfin la révision de la législation électorale actuelle pour supprimer les niches de la fraude, combler les lacunes, revoir l'architecture de l'encadrement du processus électoral, lever les entraves au libre-choix de l'électeur et garantir un scrutin régulier et transparent. Enfin, s'agissant de l'option de la «Constituante», proposée par certaines formations politiques et personnalités nationales comme solution à la crise politique qui secoue le pays depuis le 22 février dernier, Ali Benflis a estimé que cette voie risque de multiplier les impasses, qu'elle prolonge, indument, la durée de la crise et, qu'elle aboutisse à son extension et à son exacerbation. Réaffirmant, au passage, son adhésion et son soutien à l'option d'un mandat de transition au cours duquel le prochain président élu pourra lancer les chantiers d'un changement de régime politique, d'une transition démocratique et, l'élaboration d'une nouvelle Constitution. Pour sa part, le président du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaid, a estimé, avant-hier mardi que le dialogue est le seul moyen civilisé pour sortir le pays de la crise qu'il traverse et aller directement à l'organisation d'une élection présidentielle libre et transparente pour raviver l'espoir et les aspirations du peuple algérien, édifier un Etat de droit et concrétiser les principes d'une démocratie réelle. S'exprimant lors d'une conférence de presse à l'issue de sa rencontre, au siège de son parti, avec le coordonnateur de l'Instance de médiation et du dialogue, Karim Younes. M. Belaid a, à l'occasion, appelé tous les acteurs politiques et les organisations de la société civile à redoubler d'efforts et à participer au dialogue afin de sortir le pays de la crise qu'il traverse.