Dans le cadre de la série de rencontres entamées par l'Instance de médiation et de dialogue avec les partis politiques, et après le président du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, le panel a rencontré hier Ali Benflis, président du parti Talaie El Hourriyet. M. Karim Younes, coordonnateur du panel du dialogue, a été reçu au siège national du parti, accompagné de membres de cette instance, selon un communiqué de ce parti. La rencontre «a eu pour objet de permettre un large échange de vues autour de la démarche du dialogue national, du cadre dans lequel il s'inscrit et des objectifs qu'il se fixe». «Benflis a réitéré le ferme attachement du parti au dialogue national comme instrument privilégié de règlement de la crise de régime actuelle tout comme il a assuré la délégation du panel de sa pleine disposition à contribuer à toute initiative ayant pour but d'offrir au pays une voie de sortie de crise rapide et définitive», souligne la même source. Benflis a estimé que celle-ci «devra être rassembleuse et viser la convergence des efforts de la révolution démocratique pacifique, de la société civile, des mouvements estudiantin et syndical et des forces politiques à l'effet de surmonter l'impasse politique actuelle, d'écourter la durée de la crise et d'éviter au pays les menaces et les dangers que peut contenir son prolongement». Le parti a soutenu que le dialogue national doit viser «la reprise, dans des conditions irréprochables, du processus électoral présidentiel appelé à être le point de départ de la relégitimation de l'ensemble des institutions républicaines et de l'ouverture de la transition globale, politique, économique et sociale dont le pays a un besoin vital». Pour Benflis, «l'élection présidentielle est la voie la plus réaliste, la moins longue, la moins risquée et la moins coûteuse pour le pays aux plans politique, sécuritaire, économique et social, à la condition que soient réunies les conditions politiques, institutionnelles et légales et un environnement favorable, pour la tenue d'un scrutin permettant, pour la première fois, au peuple algérien, d'exercer librement le choix de son président de la République sans que sa volonté ne soit dévoyée». Benflis a appelé à la création d'un environnement apaisé à travers des mesures de confiance et d'apaisement, le départ du gouvernement en place, «devenu un facteur important dans l'impasse actuelle», la création d'une «autorité électorale indépendante ad hoc» et la révision de la législation électorale actuelle. Par ailleurs, Talaie El Hourriyet est revenu sur ses réserves quant à l'option «Constituante», soulignant «les risques qu'elle ne multiplie les impasses, qu'elle prolonge indûment la durée de la crise et qu'elle aboutisse à son extension et à son exacerbation». Il considère, enfin, que le «changement de régime politique, la transition démocratique et l'élaboration d'une nouvelle constitution pour la République pourront être pris en charge dans un mandat de transition que le peuple algérien confiera au prochain président de la République». Mardi, Abdelaziz Belaïd a souligné l'importance d'associer toutes les franges de la société au processus du dialogue en vue de parvenir à un consensus national garantissant l'organisation d'une élection présidentielle «transparente et régulière». «Le dialogue est le seul moyen civilisé pour sortir le pays de la crise qu'il traverse et aller directement à l'organisation d'une élection présidentielle libre et transparente pour raviver l'espoir et les aspirations du peuple algérien, édifier un Etat de droit et concrétiser les principes d'une démocratie réelle», a déclaré M. Belaïd lors d'une conférence de presse à l'issue de sa rencontre, au siège de son parti, avec Karim Younes. M. Belaïd a fait savoir qu'il a évoqué avec M. Younes «les questions importantes ayant trait aux voies et moyens susceptibles de permettre la sortie du pays de la crise qu'il vit «, mettant l'accent sur «l'impératif de mener le dialogue avec toutes les parties sans exclusive et marginalisation aucune». Saluant «les efforts déployés par l'institution militaire pour préserver la sécurité et la stabilité du pays», le président du Front El Moustakbal a appelé tous les acteurs politiques et les organisations de la société civile à «redoubler d'efforts et à participer au dialogue afin de sortir le pays de la crise qu'il traverse». Pour sa part, M. Karim Younes a rappelé la série de rencontres tenues avec plusieurs acteurs de la société soldées, a-t-il dit, par des plateformes de travail «que l'Instance s'attèle à débattre et à examiner pour faire sortir le pays de la crise actuelle sans exclusive ni marginalisation». Il a précisé que «l'objectif de l'Instance est de parvenir à un consensus national en vue d'organiser une élection présidentielle régulière et transparente et de concrétiser le changement auquel aspire le peuple algérien». L'Instance présidée par Karim Younes avait salué mardi la position du Conseil du Cheikh Ba Abderrahmane El-Kourthi, Haute instance des notables des tribus de la vallée du M'zab dans la wilaya de Ghardaïa, en faveur du processus de dialogue comme cadre civilisationnel «pour sortir de la crise que traverse le pays». Le Conseil du Cheikh Ba Abderrahmane El-Kourthi «affirme son soutien au processus de dialogue comme cadre civilisationnel pour sortir de la crise que traverse la pays vers la concrétisation des aspirations légitimes du Hirak national populaire, et attache un grand intérêt aux mesures d'apaisement à même de favoriser une large adhésion de la société civile et des partis politiques pour faire aboutir le dialogue».