Après une très longue accalmie observée depuis notamment le début de la révolte populaire contre le système, les infernales actions de fermeture des routes ont repris de plus belle depuis le début de cette semaine à travers la wilaya de Béjaïa empoisonnant le quotidien des citoyens. Ainsi après pratiquement l'isolement du chef-lieu de wilaya suite à la fermeture des principales voies de communication reliant Béjaïa à l'Est du pays par la RN 9 et la RN 75 ainsi qu'aux wilayas du centre par la RN 26 au niveau de la localité d'Ouzellaguen, par des citoyens pour faire entendre leurs voix auprès des pouvoirs publics qui tardent à prendre en charge leurs préoccupations sociales, ce fut hier mardi, au tour du blocage à la circulation de la RN 75, un autre important axe routier qui relie Béjaïa à Sétif en passant par la commune de Kendira fermé tôt dans la matinée de ce mardi à hauteur de Barbacha-Centre. Par cette action radicale de blocage de la route, les citoyens protestataires veulent dénoncer le retard enregistré pour l'entame des travaux de réparation du même axe routier national N75 fortement détérioré depuis des années après les travaux des conduites de gaz et d'eau potable. Les usagers de cette route se sont maintes fois plaints auprès de la direction des travaux publics pour remédier à cette situation sans parvenir à se faire entendre. «Nous avons entrepris maintes démarches auprès de la DTP et de l'administration de la wilaya de Béjaïa mais la situation n'a pas évolué d'un iota. Cet axe routier est devenu impraticable sans que les autorités de cette wilaya ne fassent quelque chose. «Las d'attendre encore que ces autorités bougent pour réparer cette route, nous avons décidé de recourir à cette ultime action sachant que nous serons déjà les premiers pénalisés dans nos déplacements», déplore un des manifestants présent lors de ce blocage de la RN 75. Une source locale connaissant parfaitement la région nous apprend néanmoins que les automobilistes en déplacement à Sétif par Kendira peuvent toujours emprunter le chemin de wilaya 158, en passant par Amizour, Taddert Tamokrant et Aït Sidi-Ali. Il faut signaler, par ailleurs, que pratiquement la majorité du réseau routier de la wilaya, notamment les chemins de wilaya et communaux, se trouvent dans la même situation de délabrement avancée suite aux travaux de réalisation de conduites de gaz naturel. Les travaux de raccordement entamés depuis près de dix ans attendent à ce jour de voir le jour alors que les routes lourdement endommagées sont laissées à l'abandon. Le raccordement au réseau du gaz naturel, annoncé en grande pompe par les walis qui se sont succédé depuis 2010 à la tête de l'administration locale est devenu un autre cauchemar pour les usagers de la route à Béjaïa. Fortement détériorées, ces routes représentent un véritable danger pour les automobilistes. «On n'a déjà pas de gaz naturel, on nous a rajouté un autre problème des routes. Puisque vous ne pouvez toujours pas nous raccorder au réseau du gaz, tout au moins retapez nos routes», se plaignent les citoyens. A rappeler également qu'une quarantaine de transporteurs de voyageurs assurant la ligne Chemini/Sidi-Aich ont déclenché une grève illimitée depuis trois jours pour protester justement contre l'état de délabrement du CW 173 qu'empruntent quotidiennement ces transporteurs. Une route endommagée par les même travaux de gaz depuis très longtemps. A. Kersani