Le premier Plan national climat (PNC) pour la période 2020-2030 a été présenté, samedi, lors d'un Conseil interministériel, présidé par le Premier ministre, Noureddine Bedoui, pour être présenté ensuite par l'Algérie au «Sommet Action climat 2019» de l'Organisation des Nations-Unies (ONU), prévu aujourd'hui à New York. Le PNC présenté par la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Fatima Zahra Zerouati, «se veut un outil pratique pour appliquer la politique nationale de lutte contre les effets négatifs des changements climatiques sur plusieurs domaines vitaux qui se manifestent, souvent, par des variations climatiques brusques, la diminution du niveau de la production agricole, la baisse du niveau de l'eau et la dégradation de sa qualité, la hausse de la demande sur l'énergie et le déclin de la biodiversité, outre une hausse des températures et des incendies de forêts aux graves conséquences sur la santé, voire la vie des citoyens», indique un communiqué des Services du Premier ministre. Elaboré par la commission nationale de l'environnement regroupant plusieurs secteurs concernés, et un groupe d'experts et de chercheurs, le plan en question prévoit 155 opérations et activités visant à s'adapter aux effets des changements climatiques et à les limiter pour la prochaine décennie, notamment à travers la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l'intégration de la dimension Climat au sein des différentes politiques publiques de développement. Dans son intervention au terme des débats, M. Bedoui a indiqué que ce plan constituait «un défi national que tout un chacun doit respecter et relever, et un engagement international pris par notre pays pour préserver un environnement mondial sain et contribuer efficacement et de manière responsable, à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le qualifiant de ‘'bond qualitatif'' en matière de renforcement de la diplomatie climatique et de la place de notre pays au sein du système international en vigueur dans ce domaine». Le PNC favorisera l'accès aux sources de financement des opérations liées au climat, garanties par les différents mécanismes de financement onusiens, précise le Premier ministre. En vue d'atteindre les objectifs tracés, le Premier ministre a instruit le gouvernement d'adopter ce Plan et de se mobiliser pour concrétiser toutes les opérations y afférentes. Pour lui, le PNC 2020-2030 constitue «un acquis à même de contribuer au Programme des Nations-Unies pour l'environnement (Pnue), confirmant ainsi le respect par notre pays des engagements pris». Ce PNC, a-t-il ajouté, est «la vitrine de notre pays à l'échelle internationale et une feuille de route sérieuse, porteuse d'une vision claire sur les efforts nationaux à l'horizon 2030, en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 22% comme engagement conditionnel et de 7% comme engagement volontaire, annoncés lors du Sommet sur le climat de Paris (COP21) 2015». Dans le même contexte, M. Bedoui a mis l'accent sur la nécessité de mettre en place un mécanisme gouvernemental de suivi, de mise en œuvre et d'évaluation périodique du PNC à tous les niveaux, national et local, outre l'étude de la possibilité de confier cette mission à l'Agence nationale des changements climatiques (ANCC), tout en révisant ses statuts, pour attirer les compétences nationales, aussi bien à l'intérieur qu'à extérieur du pays et s'ouvrir sur les expertises et expériences nationales et étrangères à l'effet de concrétiser les objectifs majeurs du PNC. Ce mécanisme gouvernemental vise, par ailleurs, à accompagner tous les secteurs ministériels et les collectivités locales dans la mise en place de leurs propres plans pratiques, à réaliser par étape et de façon complémentaire avec l'implication de tous les acteurs de la société civile. Les secteurs ministériels et les collectivités locales ont été chargés d'adapter leurs plans d'action et leurs règlementations aux exigences du PNC, en sus de la qualification de la ressource humaine nécessaire à cette opération. Le Premier ministre a affirmé, dans ce cadre, que les engagements des secteurs ministériels, des wilayas et des communes doivent être communiqués et avoir un calendrier bien défini pour déterminer les responsabilités et évaluer le degré de respect des engagements. Il a instruit, en outre, d'œuvrer en vue de traduire le PNC au niveau de chaque collectivité locale en Plans locaux de climat, prenant en considération les indicateurs sécurité-environnement, selon les spécificités de chaque commune, conformément aux normes internationales en vigueur. Ainsi, le Premier ministre a recommandé la création de commissions permanentes au sein des Assemblées populaires communales (APC) et de wilaya (APW) chargées d'examiner les questions liées au PNC. Les ministres de l'Environnement et de l'Enseignement supérieur ont été chargés de signer des conventions pour la période 2020-2030, pour l'accompagnement de la mise en œuvre du PNC sur le plan scientifique et de recherche. A ce propos, il a été décidé la création de laboratoires nationaux du climat dans le but d'accompagner cette opération, avec la participation d'experts et de chercheurs nationaux ainsi que des compétences nationales établies à l'étranger. Lors de la même réunion, le ministre de l'Agriculture a été chargé de la bonne préparation du Plan national de reboisement (PNR) qui se veut une initiative ambitieuse qui exige la participation de tout un chacun notamment des acteurs de la société civile, des entreprises, des administrations, des opérateurs économiques et d'autres, en vue de préserver et promouvoir notre environnement, outre la présentation d'un exposé d'évaluation sur l'avancement des préparatifs. Dans ce sillage, il a été également décidé de la relance et de la réhabilitation du projet du Barrage vert, avec l'installation d'un dispositif permanant au niveau du secteur concerné, lequel s'emploiera à la préparation, à la concrétisation et au suivi permanent de cette opération, selon le communiqué du Premier ministre. L'Algérie compte présenter son PNC 2020-2030 lors du «Sommet Action climat 2019», prévu le 23 septembre à New York. Pour rappel, la réunion du conseil interministériel s'est tenue en présence des ministres de l'Intérieur, des Finances, de l'Energie, de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de l'Industrie, de l'Agriculture, de l'Habitat, des Ressources en eau, de la Santé et de l'Environnement et des Energies renouvelables, ainsi que du SG du ministère des Affaires étrangères. APS